Récemment,
j'ai voyagé avec une personne qui pratique le yoga et la méditation
depuis des années. Elle fréquente aussi un monastère où l'on se
gargarise de philosophie bouddhiste et de techniques tantriques.
Mais, l'esprit de cette personne est confus. Longchenpa (XIVe
siècle), auteur de textes sur le Dzogchen, prévenait : « tous
ces véhicules empêtrent votre esprit immaculé ».
(Longchenpa, « La liberté naturelle de l'esprit ».)
Bien
avant Longchenpa, au VIIIe siècle, un patriarche du Zhang Zhung
(tradition Bönpo du Tibet) nommé Tapihritsa se moquait des grands
méditants, des érudits hâbleurs et des pratiquants du tantrisme.
Tapihritsa disait :
« Les
grands méditants qui emprisonnent et contrôlent les pensées sont
somnolents et dorment quand ils méditent.
Le
langage et la logique de la philosophie sont comparables à des armes
et à de sombres filets. Le débat n'est que concepts verbaux.
Les
pratiques tantriques transforment l'esprit et ne le laissent pas
dans sa nature.
Les
érudits ont une compréhension vide de sens et leur Vue et leur
méditation sont semblables à des bulles, de simples mots qu'ils ne
mettent pas en application.
Tout
cela n'est pas la pratique véritable ; l'état ultime est
inconditionné.
Point de
pratique à faire, aucun obscurcissement, une fois la véritable
compréhension atteinte, plus rien à forcer ou à changer. »
(D'après
« Les prodiges de l'esprit naturel » de T. Wangyal)