Sunday, September 14, 2008


Les libertaires de l'Absolu (gnostiques)
&
la grande machination




Le prince de ce monde est nommé Ishvara en Orient, c’est le maître des dévapoutras. Il accorde parfois certains bienfaits temporaires à ses adorateurs, par exemple, plus de richesse et de biens, mais son opposition à la Libération des humains est inflexible. Il surveille l’humanité comme un éleveur avide qui n’accepte pas de perdre le plus petit animal.

Les anciens gnostiques se considéraient prisonniers sur terre d’un tyran-démiurge comparable à Ishvara. Jacques Lacarrière résume la pensée gnostique :

Nous sommes des exploités à l’échelle cosmique, les prolétaires du bourreau-démiurge, des esclaves exilés dans un monde soumis viscéralement à la violence, les sédiments d’un ciel perdu, des étrangers sur notre propre terre.

Etre étranger, au sens premier, c’est être pour les autres un être étrange. Je ne joue pas ici sur les mots car c’est l’étrangeté foncière de l’homme qui amena les gnostiques à réfléchir sur son origine et son statut terrestre. Ce terme exprimait à leurs yeux la disparité de nature entre l’homme virtuel de l’hyper-monde et la créature manquée, l’imitation d’homme que le démiurge se prit à façonner et à faire chuter dans le cercle du feu obscur. La condition d’étranger, par nature, est une condition fausse. On ne peut être étranger que par rapport à un non-étranger. Or dans les temps anciens, ce qui s’opposait, politiquement, civiquement, humainement à l’étranger, c’était l’autochtone. L’autochtone, c’est l’Athénien né à Athènes, l’Alexandrin né à Alexandrie, bref, le citoyen, mais c’était plus que cela : c’était l’homme né du sol lui-même, qui possède avec sa terre natale des liens biologiques insécables. Tout étranger est, en quelque sorte, l’autochtone d’un autre sol. La différence fondamentale qui sépare les gnostiques de leurs contemporains, c’est que, pour eux, leur "terre" natale n’est pas la terre, mais le ciel perdu dont ils ont conservé la mémoire : ils sont les autochtones d’un autre monde. D’où ce sentiment d’avoir chuté sur notre terre comme les habitants d’une planète lointaine, de s’être trompés de galaxie, et d’aspirer à rejoindre leur vraie partie cosmique, l’hyper-monde lumineux qui scintille au-delà du grand verrou nocturne. Leur déracinement n’est pas géographique mais planétaire. […]

Le démiurge sadico-pervers responsable de ce monde et de notre existence s’est ingénié, par ces incroyables combinaisons de molécules, ces agrégats indissolubles de matière, à nous rendre impossible ou très aléatoire toute évasion hors de la prison charnelle et planétaire.
[…]
Le monde où nous vivons est non seulement un monde opaque, alourdi, et promis à la mort, mais surtout un monde dû à une monumentale machination, un monde non prévu, non voulu, truqué de part en part, où chaque chose et chaque être est le résultat d’un malentendu cosmique. Dans ce tourbillon d’erreurs, cette chute et ce naufrage universels que sont l’histoire de la matière et celle de l’homme, nous sommes un peu sur terre comme des rescapés promis à la solitude éternelle, des détenus planétaires victimes d’une injustice à l’échelle du cosmos tout entier. Etoiles, éther, éons, planètes, terre, vie, chair, matière inanimée, psyché, tout est impliqué, entraîné dans ce scandale universel.

Par chance, les béances, les déchirures qui brillent dans le mur céleste de notre prison montrent qu’une voie possible existe pour la fuir. Dans la nuit stellaire, le gnostique sait que tout contact n’est pas irrémédiablement perdu avec les cercles supérieurs. Et que peut-être il peut vaincre, briser l’antique malédiction qui a truqué le jeu du monde pour nous rejeter, loin des scintillements et des embrasements de l’hyper-monde, dans le cercle enténébré où nous vivons, le "cercle du feu obscur".

Le but du gnostique est bien de s’évader de cette prison, "de tenter de franchir le mur séparateur, écrit Lacarrière, de regagner, en perdant au fur et à mesure la pesanteur aliénante de son corps et de sa psyché, le monde supérieur d’où jamais nous n’aurions dû chuter. "

"Les gnostiques", Jacques Lacarrière, éditions Albin Michel.


Dag Dugpa

Les sages chinois, virtuoses du ch’an, ne dépassent pas le 10ème siècle. De même, les gnostiques ont aussi perdu leur inspiration avec le temps.

Samaël Aun Weor, un gnostique du 20ème siècle, qui se serait réincarné dans le footballeur Zinedine Zidane selon l'étonnante révélation du gourou du groupe Ténèbres et Mensonges, n’est pas représentatif de la gnose antique. Samaël Aun Weor exprime dans ses écrits un rejet catégorique des lamas tibétains à cause de leurs pratiques tantriques :

" La huitième sphère de l’Abîme est la région où habitent les adeptes de la "main gauche", les bonzes du Tibet, les bonnets rouges, les ténébreux qui suivent les enseignements tantriques négatifs de Parsifal Krumm-Heller et de la secte Dag Dugpa, etc."

Dag Dugpa, Drugpa ou Drukpa, il s’agit d’une branche de la secte kagyu. Samaël Aun Weor n’appréciait ni les lamas ni les rosicruciens des loges de Krumm-Heller.

Saturday, June 07, 2008


Le pétrole, les lamas et la fin de la démocratie

Ceux qui découvrent le rôle ambigu de hauts lamas ténébreux dans la spiritualité contemporaine prennent vite la poudre d'escampette. Ils n’ont pas le courage de s’opposer à ces gourous d’affaires qui diabolisent la concupiscence des autres et s’accommodent fort bien de la leur. A cause de la névrose mystique occidentale, des lamas ovationnés à tort font partie du gratin international, ce sont les VIP rinpochés. Ils fréquentent les élites politiques, économiques et artistiques en pérorant les mensonges de la nouvelle spiritualité.

Après un terrible tremblement de terre, le dalaï-lama a dit : " C'est certainement le résultat d'un mauvais karma. Il n'y a pas de souffrances injustes, il n'est même pas de souffrance inutile... "

Ces paroles ne trahissent pas seulement une des nombreuses monstruosités religieuses fabriquées dans les loges orientales. Elles indiquent aussi que le lamaïsme participe à la mise en place d’une implacable société de castes.

Dans ce nouvel ordre social, les féodaux qui dirigent secrètement le monde ("grâce à leur karma positif ", sic le lama Dupont Lajoie) apparaîtront au grand jour et les peuples plieront sous le joug de leur tyrannie diabolique. "Le peuple misérable, dira le lama rééducateur en montrant son knout aux travailleurs faméliques, doit se résigner devant son mauvais karma." Une grande partie de la population sera réduite à l’état d’esclaves. Les bidonvilles, où s’entasseront les serfs, seront parcourus par des prédicateurs de l’Eglise du Christ-Maitreya. Les programmateurs de cerveau seront aussi d’insatiables violeurs d’enfants. Les parents indociles pourriront sur des fourches patibulaires. La vie humaine vaudra beaucoup moins qu’un litre de pétrole.

Le pétrole, c’est la meilleure façon d’asservir les peuples. Les marionnettes politiques ont bloqué les innovations dans le domaine des énergies nouvelles. La paralysie est toujours efficace depuis le premier choc pétrolier. Durant plus de trente ans, le système a éliminé méthodiquement des idées écologiques, des découvertes permettant d'utiliser d'autres énergies, des brevets géniaux et parfois des savants… L'humanité doit dépendre du pétrole jusqu’au jour où la grande crise éclatera. L'onde de choc fera s’effondrer les derniers remparts démocratiques contre la barbarie. Puis les armées privées des féodaux entreront en action…

La crise qui débute en 2008 (spéculation, aliments, pétrole hors de prix…) mettra fin à la démocratie. Le monde est désormais entre les griffes de féodaux cruels et les Guantanamo vont pousser comme des champignons vénéneux.

Les prédateurs :

" Au sens précis où les philosophes des Lumières emploient ce mot, les prédateurs sont des êtres "hors humanité". Jean-Jacques Rousseau : "Vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne."

Les prédateurs ne se rattachent à aucune école de pensée, ne plongent leurs racines dans aucune aventure collective, ne connaissent pas d’horizon historique, ne concluent d’alliances qu’avec leurs congénères et sont totalement dépourvus de motivations – si ce n’est le goût du pouvoir et de l’argent.

Ils ne sont ni de droite ni de gauche, ni du Sud ni du Nord. Aucune pensée collective n’a laissé en eux de traces identifiables. Ils n’ont pas d’histoire, ne construisent rien et meurent sans jamais avoir les yeux sur les hommes qui les entourent.

De part leur conduite quotidienne, ils s’installent en marge de l’humanité solidaire.

Ce sont des êtres perdus."

Jean Ziegler "Les nouveaux maîtres du monde", éditions Fayard.

Sunday, June 01, 2008

Le schisme

Il y a quelques années, la communauté bönpo de Dolanji dans l’Himachal Pradesh recevait d’importants subsides du gouvernement tibétain en exil. Quelques temps auparavant, le dalaï-lama avait coiffé la tiare du Bön en signe de réconciliation des écoles rivales bönpo et guélougpa. Il faut savoir qu’au Tibet, dans les communautés bönpo, la popularité de l’ancien roi-dieu est loin d’atteindre les sommets de l’Himalaya. Les bönpo considèrent détenir l’authentique tradition du Tibet. Dans le passé, Ils avaient subi l’oppression et les conversions forcées des guélougpa qui exerçaient le pouvoir. En revanche, les Chinois sont plus amicaux, ils ont même participé financièrement à l’édition du canon bönpo ; ce qui n’aurait pas été possible sous le règne des dalaï-lamas. Devant l’attitude des Chinois, le 14ème dalaï-lama devait affirmer son leadership en coiffant la tiare du Bön et en reconnaissant cette tradition comme la cinquième école religieuse du Tibet. En contrepartie, le 33ème Abbé de Menri, Sa Sainteté Lounktok Tenpei Nyima, pouvait financer les travaux d'agrandissement de son monastère grâce à l’argent du dalaï-lama.


La récente crise du séparatisme tibétain a mis en évidence d'autres dessous pas très propres. La vénération d’un leader politique ou religieux n’est pas raisonnable pour le commun des mortels, mais pour les bouddhistes, c’est une véritable aberration. Le culte voué au dalaï-lama est en grande partie le résultat d’une opération de communication de discrètes et efficaces officines étasuniennes. Les discours et les livres du prix Nobel de la paix sont de gentils lieux communs. Le dalaï-lama n’est pas l’incarnation d’un dieu. C’est un homme qui commet, comme tous les êtres humains, des erreurs. Son erreur majeure est son allégeance à la puissance impérialiste dirigée par de riches affairistes, responsables de plus d’un million de morts en Irak.

Les Tibétains, qui doivent défendre leur niveau de vie, l’emploi, le droit aux soins médicaux, l’éducation, ne peuvent trouver dans le dalaï-lama un représentant droit et loyal face aux Chinois. La sympathie du prélat tibétain à l’égard des néo-conservateurs Américains est aux yeux des Chinois une honteuse collaboration. Il ne faut pas oublier que depuis des décennies la Chine communiste est confrontée à l’impérialisme US (Corée, Viêt-nam… En outre, une nouvelle guerre froide oppose maintenant la Chine et les USA). Dans l’intérêt de son peuple, le 14ème dalaï-lama doit se retirer de la scène politique.

La vassalité de la communauté lamaïste occidentale au pouvoir étasunien provoquera une crise salutaire. Le membre gangrené du lamaïsme mercantile au service de l’empire anglo-américain sera amputé. Un schisme permettra de se débarrasser des gourous d’affaires et de leurs intrigues. Les lamas tibétains promettent les pires peines infernales aux schismatiques. Les diables des enfers vont se réjouir, le schisme du bouddhisme tibétain est inévitable si cette tradition veut préserver la pureté de certains enseignements (le mahamoudra et le dzogchen extirpés du bric-à-brac cultuel du Vajrayana).

Les béni-oui-oui décérébrés ne peuvent plus imaginer le but ultime de la " révolte " du Bouddha. Ils constituent les bataillons de zombies de la nouvelle spiritualité. Ce sont de pauvres hallucinés qui pataugent dans la mare aux mirages religieux. De leur côté, les bouddhistes dignes de ce nom devront accaparer cette tradition et la renouveler. Ils s’affranchiront de l’imitation rituelle et du tibétain de cuisine. Les superstitions, la magie, les dogmes obsolètes seront éliminés. Le bouddhisme deviendra vraiment un art de vivre et un outil de libération sans autocrate perché sur un trône doré. Une alternative à l’actuelle aliénation sociale se dessinera. La communauté monastique sera régénérée et la misogynie disparaîtra. De petits lieux de vie recréeront l’harmonie avec la nature sans temple en béton. Les représentants seront élus pour une période limitée à une douzaine de mois. L’idolâtrie et le culte de la personnalité des rinpochés paraîtront grotesques.



Le retour du dalaï-lama




Le dalaï-lama est revenu en maître au monastère Bönpo de Dolanji dans l’état de l’Himachal Pradesh en Inde. L’abbé de Menri, à gauche du dalaï-lama, est bien affaibli. Petite scène pathétique à partir de 4 :40 mn, la dernière partie de la vidéo.

Saturday, March 15, 2008


Rousseau et le lamaïsme


Philosophe déiste, Rousseau était un défenseur de la religion naturelle. Il nous fait connaître ses idées religieuses dans le célèbre chapitre la Profession de foi du vicaire savoyard, qui est inséré dans L'Émile.

Les mielleux champions du néo-lamaïsme font le lit du totalitarisme religieux. Il n’est pas inutile de retrouver des critiques philosophiques qui dérangent les propagandistes du nouveau spiritualisme mondial :

" La religion considérée par rapport à la société, qui est ou générale ou particulière, peut aussi se diviser en deux espèces, savoir la religion de l’homme et celle du citoyen. La première, sans temples, sans autels, sans rites, bornée au culte purement intérieur du dieu suprême et aux devoirs éternels de la morale, est la pure et simple religion de l’Evangile, le vrai théisme, et ce qu’on peut appeler le droit divin naturel. L’autre, inscrite dans un seul pays, lui donne ses dieux, ses patrons propres et tutélaires : elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par des lois ; hors de la seule nation qui la suit, tout est pour elle infidèle, étranger, barbare ; elle n’étend les devoirs et les droits de l’homme qu’aussi loin que ses autels. Telles furent toutes les religions des premiers peuples, auxquelles ont peut donner le nom de droit divin civil ou positif.

Il y a une troisième sorte de religion plus bizarre, qui donnant aux hommes deux législations, deux chefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et les empêche de pouvoir être à la fois dévots et citoyens. Telle est la religion des lamas, telle est celle des Japonais, tel est le christianisme romain. On peut appeler celle-ci la religion du Prêtre. Il en résulte une sorte de droit mixte et insociable qui n’a point de nom.

A considérer politiquement ces trois sortes de religions, elles ont toutes leurs défauts. La troisième est si évidemment mauvaise que c’est perdre le temps de s’amuser à le démontrer. Tout ce qui rompt l’unité sociale ne vaut rien. Toutes les institutions qui mettent l’homme en contradiction avec lui-même ne valent rien."

Jean-Jacques Rousseau " Du contrat social ".

Friday, February 15, 2008


Le cas Ikkyû

Si la morale, tout au moins en matière de sexualité, reste généralement sauve, même chez les " fous " du Chan, il est toutefois un personnage qui, sans être à proprement parler un " fou ", n’en fut pas moins un bel excentrique et sut s’élever contre cette morale, d’abord en vertu de la liberté supérieur du Chan, puis, vers la fin de sa vie, au nom de l’amour fou qui le liait à une chanteuse aveugle. Il s’agit du moine-poète Zen Ikkyû (1394-1481), qui se surnommait lui-même " Nuage fou (Kyôun) ".
La poésie d’Ikkyû constitue un document irremplaçable, quoique d’interprétation souvent malaisée, sur les mœurs des bouddhistes japonais de l’époque médiévale. Dans un poème de jeunesse intitulé " Le veau ", Ikkyû fait par exemple allusion à la masturbation :

Mes passions à nu, six pouces de long.
La nuit, nous nous rencontrons sur un lit vide.
Une main qui n’a jamais connu le toucher d’une femme.
Et un veau fouillant du groin, gonflé par des nuits trop longues.

Par la suite, Ikkyû fréquenta apparemment les maisons closes, si l’on en croit le grand nombre de poèmes qu’il composa, dans une veine typiquement Zen, à la gloire des prostituées. Dans un poème intitulé " Portrait d’un Arhat au bordel ", il évoque la mésaventure d’Ananda :

Cet Arhat, détaché des passions, n’est pas près de devenir un Bouddha.
Un tour au bordel lui apporterait la grande sagesse.
Du plus haut comique vraiment, ce Mañjusri récitant le Sûramgama,
Depuis longtemps disparus les plaisirs de la jeunesse.

On se souvient qu’Ananda, sur le point de succomber aux avances d’une courtisane, avait été sauvé in extremis par Mañjusri, envoyé à la rescousse par le Bouddha omniscient. Dans un poème autobiographique intitulé " L’hérésie du désir ", Ikkyû revient sur ce thème :

De qui est-il, ce chant qui me rappelle les plaisir du bordel ?
Un chant de jeunesse qui me tourne dans la tête.
Puis une aube jamais vu par Ananda.
Un moyen vers l’éveil, cette Lune d’Automne qui disparaît.

Dans un poème intitulé " Sur un bordel ", Ikkyû fait allusion aux jeux de l’amour (traditionnellement évoqués par la métaphore des nuages et de la pluie) dans lesquels il trouve plaisir et inspiration :

Une jolie femme, les nuages et la pluie, la rivière profonde de l’amour.
Là-haut dans le pavillon, la jeune femme et le vieux moine chantent.
Je trouve mon inspiration dans les embrassements et les baisers ;
Je n’ai pas du tout l’impression d’être en train de jeter mon corps dans les flammes.

Ailleurs, il compare avantageusement les prostituées aux moines, dans un poème dont le titre en dit long : " Avec un poème sur un bordel, je fais honte à ces frères qui obtiennent le Dharma" :

Avec les Kôan et les cas anciens, la tromperie arrogante ne fait que croître ;
Chaque jour, vous vous courbez en vain pour saluer des fonctionnaires.
Quels fanfarons sont les amis de bien de ce monde !
La jeune fille au bordel porte du brocart d’or.

Dans une série de poèmes, Ikkyû chante le désir, les plaisirs de la chair, et le corps féminin. Se comparant au maître de la Loi Kuiji (632-682), il écrit :

Seul le samâdhi de Kuiji était naturel et authentique.
Le vin, la viande, les écritures et les jolies femmes.
Pour rivaliser avec un maître de cet acabit, dans notre école, il n’y a que moi, Sôjun.

Les plaisirs du sexe semblent avoir tenu une place essentielle, presque obsessionnelle, dans son existence :

Dix jours dans ce temple, et mon esprit bat la campagne
Entre mes jambes s’étire le fil rouge
Si vous venez un autre jour, et me demandez
Cherchez plutôt chez le marchand de poisson, à la taverne, ou au bordel.

Voici comment Ikkyû, dans un autoportrait, vante son non-conformisme :

Cet espèce de fou, qui incite à la folie,
Allant et venant dans les bordels et les tavernes,
Lequel d’entre vous, moines aux habits rapiécés, peut le prendre en défaut ?
J’indique le sud, j’indique le nord, l’ouest et l’est ?

En dépit de son plaidoyer en faveur de l’amour charnel, Ikkyû n’était pourtant pas partisan du laxisme, et réprouvait le relâchement des mœurs qu’il observait chez les moines de son temps. Toutefois, ses poèmes sur les maisons closes, et sur les femmes en général, ont un côté didactique, bien-pensant Zen, que n’ont plus les poèmes à la gloire de la belle chanteuse aveugle Shin (Mori). Il s’agit maintenant d’un chant d’amour où la femme est reine, et non plus simple objet de plaisir. Il trouve des accents nouveaux pour chanter l’inspiratrice qu’il retrouvait chaque soir près de lui – nuit après nuit, canards mandarins se serrant l’un contre l’autre sur l’estrade de méditation. Lorsqu’il rencontre celle avec qui il passera dix années de bonheur, Ikkyû est un maître Zen respecté (sinon respectable) âgé de soixante-dix-sept ans ; Shin n’en a que trente, et elle lui survivra plus de trente ans. Il retrouve auprès d’elle une seconde jeunesse, et compose pour elle des poèmes enflammés, dont une vingtaine seulement nous sont parvenus.

Dans l’un d’eux, au titre particulièrement scabreux – " En aspirant les flux d’une jolie femme " -, il écrit :

Les disciples de Linji ne connaissent pas le Zen.
La vraie transmission se fait par " l’âne aveugle " [Sansheng].
Nous jouirons des nuages et de la pluie, durant trois existences et soixante longs kalpa.
Une nuit de notre automne vaut un millier de siècles.

L’idée que la passion amoureuse entraînera la réincarnation des amants réapparaît à diverses reprises. En voici un exemple :

En murmurant, je brise le lien de la honte, et le serment nous lie.
Puis nous chantons, nous promettant d’être fidèles non seulement en cette vie, mais dans la suite des temps,
Quand bien même nos corps deviendraient ceux d’animaux.
Le maître Guishan ne se vit-il pas pousser des cornes de buffles ?

Le titre de ce poème – " Flux sexuels " - est également celui du suivant :

En rêve, je suis épris de la belle Shin du jardin céleste
Etendu sur l’oreiller avec son étamine de fleur
A pleine bouche, j’aspire le pur parfum de son onde
Le soir vient, puis l’ombre de la lune apparaît, et nous chantons un chant nouveau.

Suit une variation sur le même thème, intitulé " Le sexe d’une belle a le parfum de la jonquille " :

Il faut contempler longtemps la tour de Zhu, avant d’y monter.
A minuit, sur le lit de jade, parmi des rêves nostalgiques.
Comme un bourgeon sur une branche de prunier, sa fleur s’ouvre.
Je vais et viens doucement entre ses cuisses de nymphe.

Un dernier poème, intitulé " Prenant ma main pour celle de Shin ", ne laisse aucun doute sur la dextérité de son amante :

Ma main, comme elle ressemble à celle de Shin.
Cette dame est, je crois, la maîtresse du jeu d’amour.
Quand je suis malade, elle sait soigner ma tige de jade,
Et alors se réjouissent mes disciples.

Ikkyû alla jusqu’à faire figurer la belle Shin dans son portrait officiel – fait sans précédent dans les annales bouddhiques. Au soir de sa vie, il chante sans regret la passion, toujours recommencée :

Bien que mes cheveux soient blancs comme neige, les désirs chantent encore à travers à travers mon corps
Je ne peux contrôler toutes les mauvaises herbes qui poussent dans mon jardin.

Comme on pouvait s’y attendre, son recueil de poèmes, s’il lui valut l’estime de la postérité, ne fut pas toujours apprécié de ses contemporains, et dut même subir la censure. La transgression ne paie que parfois que sur le tard.

Bernard Faure, " Sexualités bouddhiques ", Flammarion.

Sunday, February 10, 2008

La spiritualité à but lucratif et les multinationales religieuses


Depuis que l’ami de Bush, le président français, le chanoine Sarkozy, met en danger la laïcité, la rumeur prétend que l’arrogante caste financière internationale prend le contrôle des religions.

L’un des meilleurs propagandistes de la nouvelle religiosité mondiale est le Dalaï-lama. Selon le matraquage de la presse capitaliste, ce personnage serait le roi-dieu d’un pays peuplé de sages et d’anachorètes en lévitation envahit par de cruels barbares venus de Chine communiste. C’est un beau scénario hollywoodien, mais la réalité est très différente. Le livre d’Elisabeth Martens, "Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants" rétablit la vérité malgré une colossale désinformation.

Les médias contrôlés par les financiers s’efforcent de promouvoir un néo-bouddhisme frelaté. Sous l’égide du nouvel ordre mondial, ce bouddhisme de grande consommation et ses techniques méditatives dévoyées est au centre d’une spiritualité caricaturale.

Les propos de Sarkozy en faveur de la religion inaugure une fausse restauration spirituelle. Les hiérarchies politiques et religieuses se mettent en scène pour le show du retour du Christ-Maitreya, c’est la grande parodie par excellence.

En attendant le clou du spectacle, la turlupinade Christ-Maitreya, les initiations sont vendues ; les retraites spirituelles ne sont que des divertissements pour nantis ; les monastères se convertissent à l’hôtellerie touristique…

Autrefois, avant le mercantilisme spirituel, la pratique de la méditation n'était pas possible sans une sérieuse préparation comme l’écrit Thomas Cleary :

Il y a quelques années, le pape prévint les catholiques que les états de conscience modifiés peuvent être pris à tort pour une authentique expérience spirituelle. Bien que cette déclaration ait donné lieu à des réactions négatives de certains groupes de méditation, il faut reconnaître que le même avertissement est une tradition dans le bouddhisme authentique.
Un grand nombre d’Occidentaux connaissent une confusion, voire des troubles mentaux et physiologiques en pratiquant de supposées techniques orientales de méditation. Ce n’est pas qu’ils soient de mauvais adeptes mais simplement qu’ils ne respectent pas les mises en garde habituelles des sciences méditatives traditionnelles. La psychopathologie des erreurs de pratique est connue et abondamment documentée dans le bouddhisme. Certains cultes plongent leurs adeptes dans une méditation intensive sans leur donner une connaissance de base, une compréhension et une expérience suffisantes. Parfois, cet oubli est délibéré et sert des visées manipulatrices. L’esprit est particulièrement vulnérable au conditionnement lorsqu’il manque de bases solides.

C’est pour cette raison que l’école tibétaine Gelugpa, ou école vertueuse, dont l’autorité suprême est le Dalaï-lama, réforma l’exercice de la méditation pour prévenir tout abus. Dans cette école, le pratiquant est supposé accéder à une profonde connaissance des enseignements avant de plonger dans une intense concentration. Le maître Chan-Taoïste Liu I-ming, dans la même perspective, encourageait les adeptes à étudier pendant dix ans avant de commencer une pratique méditative intense. Le maître Zen japonais Kosen recommande une préparation de trois ans avant d’autoriser ses disciples à participer à la méditation.

L’étude préparatoire donne aussi la capacité aux étudiants d’évaluer la qualité d’un maître potentiel et de ne pas se laisser abuser, ce qui arrive souvent en Occident. D’autre part, rencontrer un maître authentique, sans préparation suffisante est une perte de temps et démontre la paresse et l’impatience de l’aspirant. Rencontrer un faux maître est une perte de temps qui peut vous mettre en danger, vous et vos proches.

Thomas Cleary, "Les secrets de la méditation", Editions JC Lattès, collection Pocket.

Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation (dhyana), les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : Les Fondements secrets du traitement des troubles dhyana (Tche tch’an-ping pi-yao fa).

Saturday, January 26, 2008

L’ORDRE REGNE de gré ou de force

Yéshé Nyingpo, lama français de premier plan, s’est évaporé. Il était maître de retraite (droupeun) dans l’un des plus importants centres bouddhistes d’Europe.
Sa mystérieuse disparition soulève plusieurs questions. Que se passe-t-il durant une retraite qui dure plus de trois ans ? Dans ce monde clos où perdurent des croyances moyenâgeuses certains pervers manipulateurs peuvent-ils dominer et abuser impunément des personnes fragiles ? Quelle autorité médicale peut garantir qu’un droupeun, un maître de retraite, n’est pas un déséquilibré ?

Selon le " Manuel de Retraite de Djamgoeun Kongtrul ", le maître vajra peut imposer des vexations et des châtiments corporels selon la gravité du manquement à la discipline. Entre les mains d’un lama perturbé, ce texte devient vite l’instrument d’une tyrannie mystique ?

L’ambiance dans un centre de retraite n’est pas franchement conviviale. Les maîtres tantriques ne tolèrent pas l’amitié entre les retraitants. Le Manuel est formel : " En règle générale, il est déconseillé aux retraitants d’entretenir des relations trop amicales entre eux au début, car elles peuvent par la suite déboucher sur la mésentente. " […]
Les plaisanteries sont mises à l’index par les censeurs tantriques : " Ne faites pas de plaisanteries légères – les plaisanteries peuvent porter malheur. " […]
Entrer dans un centre de retraite par la cuisine est, selon les lamas tyranniques et hallucinés, une faute grave. La gravité ira crescendo si une femme commet la bévue : " Si un moine entre dans le centre de retraite par la cuisine, le retraitant responsable de cette infraction paiera une amende de cent offrandes de thé (à la communauté). Si c’est un laïc qui est entré, l’amende consistera en une offrande de lampes et d’une écharpe rituelle. Si c’est une femme qui est entrée, les chefs spirituels du monastère doivent en être informés et la punition sera corporelle et matérielle. "

Au Tibet, les punitions corporelles étaient particulièrement barbares. " Ceux qui se rendent coupables du plus petit larcin sont expulsés de la lamaserie, après avoir été marqué au front et sur les deux joues d’un signe d’ignominie avec un fer rouge. " (Souvenirs d’un voyage dans le Thibet, R.-E. Huc)

La traduction française du Manuel de Retraite ne mentionne pas le supplice du fer rouge, en revanche il préconise volontiers la bastonnade en cas, par exemple, de querelle accompagnée de coups : " S’il y a affrontement physique, celui qui a frappé le premier recevra quinze coups de bâton et devra offrir un quart de brique de thé. "

Il existe une autre forme de punition difficilement compréhensible de nos jours. Il s’agit de châtiments liés à la démonologie tibétaine. Les lamas ont recours à la magie rituelle pour éliminer certains contrevenants à l’ordre tantrique. Le texte tibétain est explicite : " Si un intrus s’obstine et cherche nuisance, vous devez invoquer sans attendre la Puissance Courroucée du temple des protecteurs en agitant la bannière noire… "
"Manuel de Retraite de Djamgoeun Kontrul", Edition Yogi Ling.

La violence rituelle dans l'histoire du bouddhisme himalayen est traitée par Marc Bosche : http://bouddhismes.info/14.html

La photo ci-dessus montre un dob-dob, policier brutal des monastères tibétains. "La moindre infraction à la règle est sur-le-champ réprimée, d'abord verbalement, et, s'il en est besoin, à coups de barre de fer. Les vieillards, pas plus que les jeunes chabis, ne sont à l'abri de ces terribles corrections." (Souvenirs d’un voyage dans le Thibet, R.-E. Huc)

Wednesday, January 23, 2008

Les Paramahamsa
Les Paramahamsa sont des mystiques libertaires véritablement affranchis de toutes les contraintes religieuses.

Docteur en études indiennes de l’université de Paris, chargée de recherches au CNRS, Tara Michaël est une spécialiste internationalement reconnue du yoga, du tantrisme et des danses de l’Inde, où elle a vécu longuement. Elle écrit :


" La Jabala-upanishad décrit les Paramahamsa comme " sans signe distinctif (avyaktalinga), sans mode de vie distinct, apparent ou compréhensible (avyaktacara), et se conduisant comme des fous, bien que possédant toutes leurs facultés ". Ils doivent avoir jeté leur triple bâton, leur gourde, leur besace, leur bol à aumône, leur filtre à eau, leur touffe de cheveux et leur cordon brahmanique dans l’eau, les offrant comme oblations. Ils retournent à leur état d’avant la naissance, libre de toute attache, sans possession, et ne sont pas affectés par les couples d’opposés comme le plaisir et la souffrance, ayant réalisé l’essence pure du Soi.


Dans de nombreux ordres de yogin et de renonçants, le dernier stade de la réalisation spirituelle se manifeste par le rejet de tout vêtement. Le yogin n’a plus d’autre possession que son corps et demeure complètement nu. C’est ainsi que les Jaina sont divisés en deux sectes, les Svetambara, " vêtus de blanc ", et les Digambara, " vêtus d’espace " constituant la secte la plus ancienne, celle qui pousse l’idéal de renoncement jusqu’à ses applications extrêmes. Les Nâga, ascètes shivaïtes, n’ont aussi que l’air et l’espace pour couvrir leur corps, quelles que soient les intempéries. Les Avadhuta, littéralement " ceux qui ont fait sauter tous leurs liens, se sont dégagés de tout ce qui les enserrait ", sont une autre secte qui professe être au-dessus de toute observance. Ils peuvent être complètement nus, ou n’avoir qu’un lambeau d’étoffe couvrant les parties génitales. Cette suprême indifférence aux conventions sociales n’est pas réservée aux hommes seulement, mais se trouve aussi chez les femmes ascètes de cette secte, les Avadhutani. D’une manière générale, la robe signifie la fonction, et celui qui a atteint l’état inconditionné ne peut plus porter aucun vêtement, ne peut plus s’identifier à aucun rôle, ne peut plus " revêtir " aucune détermination particulière. La complète nudité de l’ascète marque la dissolution totale de son être individuel dans le Soi omniprésent, indéterminé, non qualifié, indescriptible et inaccessible à la pensée et à la parole (nirguna-Brahma). Vacaknavi Gargi, la femme qui dans la Brhad-aranyakaupanisad met à l’épreuve le sage Yajnavalkya par ses questions redoutables posées en présence du roi Janaka et de tous les brahmanes, était de la sorte une " Connaisseuse du Brahman " qui ne daignait pas voiler sa nudité. Dans certaines sectes de bhakti également, les adeptes marquent leur rupture avec le domaine des règles et des conventions sociales par le rejet de tout vêtement. En effet, celui qui a pris refuge dans la Divinité suprême est délivré de tout dharma, de toute loi d’action particulière. Il échappe au réseau des règles et de comportements qui constitue l’ordre humain ; toute notion de décence ou d’indécence ne s’applique plus à lui. Tout ce qui est acquis, tout ce qui a été " fait ", institué, ne saurait être coercitif pour celui qui s’est immergé dans l’Incréé. Mais en brisant la légitimité, le bhakta ne peut être accusé de tomber dans l’adharma, il ne fait qu’exemplifier la possibilité de transcender le dharma, de vivre dans la liberté totale de celui qui s’est fondu en Dieu. Ainsi, Mahadeviyakka, contemporaine de Bavasa et d’Allama au 12ème siècle, était une adoratrice de Shiva qui errait, nue et ivre de Dieu, et qui nous a laissé de nombreux poèmes mystiques en langue kannada, tels que celui-ci :


" Les gens, hommes ou femmes,
rougissent quand une étoffe,
voilant leur honte, se défait…
Quand le Seigneur de toute vie
demeure ignoré, sans un visage dans le monde,
comment pouvez-vous être pudique ?
Quand le monde entier est l’œil du Seigneur,
Regard omniprésent,
Que croyez-vous couvrir et cacher ? " (120)

Ou encore :

" Vous pouvez dérober
l’argent que la main tient serré,
mais pouvez-vous confisquer
la gloire du corps ?
Vous pouvez arracher,
pièce par pièce, vos vêtements
Mais pouvez-vous dépouiller
le Vide, la Nudité
qui voile et qui recouvre ?
Pour la fille éhontée
qui s’enveloppe de la lumière du matin
de son Seigneur à la blancheur de jasmin (121)
Ô fou, quel besoin de vêture et de bijoux ? " (122)

De la même façon Lalleshvari, la fameuse yogini et sainte shivaïte du Kashmir (vers 1300-1400), " errait en ascète, chantant et dansant entièrement nue. Lorsqu’on lui reprochait son indécence, elle répondait que seuls sont des hommes ceux qui craignent Dieu, et que, vu leur nombre restreint, il valait guère la peine de se vêtir ". (123)

http://www.les-108-upanishads.ch/paramahamsa.html

Saturday, January 12, 2008

La mystérieuse disparition d’un dignitaire du bouddhisme tibétain.




Né en 1952 en France, Yéshé Nyingpo Rinpotché était maître des retraites de Dhagpo Kundreul Ling en Auvergne. En 1997, après le décès de Lama Guendune Rinpoché, Shamar Rinpoché, régent de la lignée Kagyu, a confirmé cette charge importante en lui demandant de perpétuer la transmission de Lama Guendune Rinpoché. Le lama français pouvait donner des initiations publiques. Il était invité aux Etats-Unis, en Thaïlande. Il enseignait devant les vénérables moines théravadins de la prestigieuse World Buddhist University de Bangkok :
http://www.wb-university.org/?do=shownews&banid=10&newid=44
http://karmakagyubangkok.com/presentation.html
http://karmakagyubangkok.com/biographie.html
Auteur de plusieurs livres sur les pratiques du Vajrayana, Yéshé Nyingpo Rinpoché était un maître respecté :
http://www.dhagpo-kagyu.org/france/enseignements/chemin/lama/lignee/lignee_yeshe.htm
http://detchenlhamo.unblog.fr/2007/03/25/retraite-de-groupe-avec-lama-yeshe/
Depuis des années il se consacrait avec bonheur à la propagation mondiale du bouddhisme tibétain, jusqu’au jour où, pour une raison encore inconnue du public, il défroqua et se sépara rapidement de l’ordre Kagyu.
Un lama de cet acabit n’abandonne pas l’état religieux sans un motif particulièrement sérieux. Il est improbable que cette sorte de cardinal de l’église tantrique quitte tout et renonce à sa situation à la suite d’un coup de tête.
La règle du silence prévaut dans le lamaïsme car rien ne filtre sur le sort de Yéshé Nyingpo. Il est impossible de connaître la raison de la soudaine disparition de ce dignitaire qui appartenait au cénacle des grands lamas Occidentaux.
Aidez-nous à retrouver Yéshé Nyingpo.