Quand
le bouddha ne sourit plus, ou plus guère... C’est parfois
l’impression qu’ont désormais les Occidentaux qui visitent
certains « centres du Dharma » où s’affichent volontiers des
images grimaçantes de « protecteurs courroucés », ou qui dans
d’autres écoles encore, rencontrent des sympathisants au discours
simplifié et formaté, comme sous influence d’une « langue de
bois dharma » conditionnante.
Les
années 80 encore expérimentales, où l’on picorait d’une
école de méditation à l’autre, où l’on découvrait les
maîtres asiatiques et où l’on s’amusait vraiment en vivant
l’aventure spirituelle sont bien loin. C’était l’âge d’or
du bouddhisme en Europe, ses années glorieuses, où l’on se
prenait déjà à rêver de nirvana, voire à imaginer que son enfant
serait la réincarnation d’un célèbre lama tibétain défunt,
comme dans le scénario du film de Bertolucci « Little Buddha ». La
déception, on le devine, a fait partie du chemin…
Mais
les maîtres de sagesse âgés,
expérimentés, car ayant été confrontés aux éléments naturels,
à la pauvreté endémique, voire à l’épreuve de l’exil ont
disparu. Cette génération solide et à l’esprit forgé à l’école
de la vie, comptait encore de vrais ermites, des méditants
raisonnablement détachés de l’argent et des biens matériels.
Mais ces derniers se sont éteints, parfois récemment. Pour le seul
bouddhisme de tradition tibétaine : Kalou Rinpoché, Pawo Rinpoché,
Dilgo Khyentse rinpoché, Kempo Toubten, lama Guendune et Bokar
Rinpoché pour ne citer que quelques exemples non exhaustifs sur le
territoire français. [...]
La
relève est-elle vraiment assurée ? Chacun répondra à sa manière,
sans doute. Les nouveaux maîtres nous ressemblent beaucoup, et
parfois jusqu’à la caricature... Avec lunettes de soleil, voyages
en classe affaire, séjours dans les hôtels cinq étoiles et carte
American Express Gold… Certains ne peuvent plus nous faire croire
désormais qu’ils sont des ermites illuminés sortant de leur
grotte. D’autres sont devenus des experts du marketing spirituel et
de sa jet-set internationale. D’autres encore s’affichent sur
leur blog au guidon d’une Harley Davidson, comme ce moine,
supérieur d’une congrégation religieuse européenne.
Les
communautés changent rapidement pour fédérer les disciples. En
l’absence d’exemples rassurants, de vrais guides de vie,
d’exemplarité vivante et quotidienne, certains des sympathisants
les mieux informés désertent aujourd’hui leurs enceintes devenues
vides de l’ancienne sagesse. Beaucoup des anciens, les plus
expérimentés, l’ont déjà fait, discrètement et sans
commentaires. Dans cette désaffection, la tentation pour des
communautés est devenue très forte de restructurer le
bouddhisme comme une idéologie, comme une rhétorique, afin
de rencontrer le marché émergent des adeptes des nouveaux
mouvements religieux, c'est-à-dire un public moins informé, plus
crédule et en recherche d’une autorité plus que d’une
découverte personnelle. Les écoles de ce « néo bouddhisme »
pêchent aujourd’hui les adeptes sur le même marché que les
sectes, celui de la soumission à l’autorité.
Définition
Le
néo bouddhisme peut se définir ainsi : il est de moins en moins
cette sapience ressourcée au cœur de l’individu qu’aspire
à être le bouddhisme. Mais il est de plus en plus pratiqué comme
une discipline de groupe, un conditionnement collectif, afin
de proposer aux nouveaux adeptes, à défaut de spiritualité
paisible, individualisée et unique, des effets spéciaux et la
suggestion que permettent les synergies collectives au cours
de rituels répétitifs ou d’intenses réunions de fidèles.
Bien
entendu on ne connaît pas précisément l’efficience, ni les
rouages subtils de ces effets de groupe. En revanche on peut supposer
que s’ils sont spécifiques, ils ont aussi sans doute des points
communs avec les effets constatés dans d’autres groupes, profanes
cette fois, que ce soit au théâtre, dans les meetings politiques,
les stades, les concerts… pour ne donner que quelques exemples qui
nous sont familiers en Occident. Bref, le néo bouddhisme sait
utiliser la psychologie des groupes, et a réussi l’exploit de
faire de la sagesse à peine austère qu’est le bouddhisme des
spectacles vivants, des « shows spirituels », afin d’attirer et
de séduire.
Notre
hypothèse est que le néo bouddhisme est en réalité une industrie,
une industrie du virtuel pourrait-on écrire. Elle serait régie par
des lois économiques plutôt que morales ou spirituelles. Elle
mettrait en œuvre une technologie de l’assujettissement des
personnes au travers d’un système de moyens subtils, issus d’une
antique expérience religieuse bouddhiste mais aussi tantrique.
Cette sujétion passerait par des effets spéciaux agréables. Elle
rendrait les adeptes dépendants de sensations psychosomatiques
souveraines, obtenues par d’intenses répétitions rituelles, mais
aussi au contact de ces groupes, de leurs figures d’autorité et de
leurs mises en scène
spirituelles.
Le
bouddhisme n’a pas toujours été un spectacle
Evoquons
en quelques mots un exemple parmi ces anciennes expériences
religieuses sur lesquelles se basent diverses formes de néo
bouddhisme : le bouddhisme de tradition himalayenne, un
tantrisme bouddhique.
Par
le passé, certains parmi les yogis les plus expérimentés pouvaient
harnacher le pouvoir des techniques de subjugation et de séduction
du tantrisme bouddhique. Parce qu’ils avaient éprouvé les
limites de la vie, en frôlant parfois la mort, parce qu’ils
connaissaient les conditions d’ascèse prolongée, et qu’ils
avaient reçu dans une continuité culturelle au Tibet une éducation
austère et de qualité, certains de ces hommes étaient capables de
maintenir les méthodes et les systèmes du tantrisme dans une
éthique et une compréhension correctes.
Plusieurs
de ces lamas, souvent choisis par leur propre maître, eurent la
possibilité de venir en Occident depuis l’exil, après
l’occupation chinoise de la région autonome du Tibet. Ce sont ces
ambassadeurs, choisis souvent pour leurs qualités et non par leur
naissance, qui ont fondé le tantrisme bouddhique en Europe. Et c’est
l’exceptionnel rayonnement de leur exemple qui a attiré les
premiers disciples européens et dissipé les doutes.
Mais
le temps a passé, trois décennies environ, ces maîtres sont morts
depuis. Il n’existe plus aujourd’hui les mêmes conditions
éducatives ou environnementales pour l’éducation de tels enseignants
capables de contenir les excès de pouvoir et de fascination auxquels
peut encourager un système cultuel basé sur la libération des
forces pulsionnelles d’Eros et de Thanatos.
Ayant
vécu dans des cavernes d’altitude, dans le froid, le vent, mais
aussi dans la chaleur, la faim et la soif, plusieurs de ces yogis
étaient en quelque sorte allés au-delà de la fascination et des
limitations des pulsions de vie et de mort. Ils avaient littéralement
usé toute ambition personnelle sur le roc. Leur initiation n’était
pas de celles qu’on obtient seulement dans un temple en étant
touché par les mains d’un instructeur ou par l’un de ses objets
rituels. Leur « initiation » à la vie était terriblement réelle,
car elle avait été à certains moments de leur existence la
rencontre prolongée avec la conscience, l’amour, le mystère, la
transcendance et la mort dans une totale solitude.
Dans
ce sens le Tibet était un sanctuaire où ces expériences avaient pu
être maintenues, transmises et pratiquées de génération en
génération. Mais aujourd’hui, comme nous l’avons écrit plus
haut, ces maîtres, du moins en Occident, on disparu. Ces
environnements propices à la transmission ne sont plus là. Ces
grandes familles spirituelles et leur savoir faire éducatif se sont
dispersées, leurs lignages
se sont fractionnés, parfois au sein de querelles intestines
schismatiques. En l’absence des derniers maîtres du tantrisme
bouddhique, ce qui pouvait être au Tibet une voie d’expérimentation,
voire de sagesse, risque en Occident de connaître des dérives, dans
le vide d’autorité morale qu’a laissé leur disparition…
Du
bouddhisme au néo bouddhisme
Quelles
déviances risquent alors de se produire dans le cadre cultuel de
certaines traditions néo bouddhiques ?
Voici
une image très imparfaite pour introduire notre propos : on peut
utiliser la connaissance de la physique nucléaire pour produire de
l’électricité dans une centrale, ou pour produire avec le
matériau radioactif une bombe atomique. Certaines
installations d’enrichissement, certaines connaissances et certains
laboratoires peuvent être nécessaires aux deux démarches sans
qu’on puisse décider s’ils serviront ensuite à une
centrale productrice d’énergie ou à une redoutable arme de
destruction massive.
Ainsi
certains yogis de l’ancienne génération du tantrisme bouddhique
ont-ils laissé en Occident des éléments culturels et cultuels
profonds qu’ils avaient utilisés pour faire le bien autour d’eux.
Conscients de la puissance de leurs méthodes, ils n’en avaient pas
fait usage pour s’enrichir ou pour dominer. Mais ce qu’ils ont
laissé aux disciples, un peu comme une installation d’enrichissement
d’uranium, peut servir aussi dans d’autres directions. Et c’est
seulement le niveau d’éthique et d’éducation de ceux qui en ont
reçu la transmission qui fera la différence.
Mais
quel est donc cet héritage profond du bouddhisme himalayen, qui tel
un Janus à deux visages, peut être bienfaisant ou nocif, selon
l’éthique de ceux qui le pratiquent ? C’est en un mot l’émotion spirituelle.
Les techniques du tantrisme bouddhique explorent la libération de
l’émotion dans sa nature profonde à l’aide de techniques de
visualisations, mais aussi de récitation et de contemplation. Mais
si l’émotion spirituelle peut ainsi être libérée et devenir une
expérience de sagesse, les mêmes outils de visualisations peuvent
aussi l’utiliser pour tenter de rendre efficientes ses émotions ou
de manipuler celles des autres.
Par
exemple se visualiser comme un protecteur
courroucé du panthéon tantrique donne une
sorte d’impression d’imperturbabilité. Le lama peut s’en
servir face à un disciple agité pour ne pas se laisser entraîner
par les émotions conflictuelles de ce dernier et pour ainsi mieux
l’accompagner sans se laisser envahir par les perturbations qui
agitent l’esprit du disciple. C’est un usage acceptable. Mais la
même visualisation de soi comme un protecteur courroucé peut être
utilisé de manières très différentes : en
imposer aux autres, tenter de les dominer,
voire imaginer lacérer l’autre à coups de hachoir, puisque cette
visualisation comporte le maniement d’un tel attribut !
On
le voit les pires visualisations sont possibles, et nul doute que
depuis des siècles tout ou presque a déjà été essayé... Et
seule l’éthique, l’éducation et l’expérience de celui qui
pratique ces méthodes feront la différence. Mais ceci n’est qu’un
modeste exemple destiné à suggérer que, vidée de son éthique, de
son expérience et de son éducation, la pratique du tantrisme
bouddhique sans ses meilleurs yogis peut être le support de nombreux
dérapages néo bouddhistes. En voici quelques-uns :
La
clef du néo bouddhisme est de susciter une émotion spirituelle, une
sensation très recherchée par les Occidentaux en mal de
spiritualité. Les nouveaux adeptes prennent ce transport agréable
pour une sorte de preuve de l’efficacité spirituelle de cette
voie. L’émotion spirituelle peut être ainsi produite par le
groupe mais elle ne cesse pas pour autant lorsque le disciple rentre
chez lui. Là, lorsque
la personne est loin du temple, la répétition de prières et de
formules convenues prend le relais de la présence physique
communautaire et de ses figures d’autorité. L’adhésion des
disciples est intensifiée à dessein en faisant de sa dévotion
au(x) gourou(s) de l’institution une des bases de son nouveau lien
social. C'est-à-dire qu’il est offert au disciple de se dédier à
tout instant, mentalement, émotionnellement et activement au maître
et à ses assesseurs, en affirmant que ce sacrifice (appelé «
offrande corps, parole, esprit » dans certaines écoles) est
indispensable à l’apprentissage de la pratique du bouddhisme.
La
perte de l’ancien lien social de maître à disciple
Quand
les figures dévotionnelles étaient d’humbles moines à la vie
simple et à l’éthique austère, ce don de soi pouvait sans doute
être envisagé comme un engagement profond de leurs quelques
disciples. Mais aujourd’hui avec des « maîtres » qui sont
devenus pour certains, en quelque sorte, des businessmen du Dharma,
menant la vie internationale des hommes d’affaires ou des
politiques - carte gold, classe affaire et suites dans des hôtels
cinq étoiles - ce sacrifice du corps, de la parole et de l’esprit
de leurs très nombreux disciples dispersés dans le monde entier a
perdu son sens ancien. Mais de plus il peut être risqué et décevant
pour ces derniers. La tentation de fédérer les milliers
d’adeptes en exigeant d’eux ce don de soi total est devenu
irrésistible pour des gourous qui veulent aller vite, convertir,
augmenter leur part du marché spirituel, voire se mesurer parfois
avec une branche concurrente de leur propre lignage schismatique.
Car
c’est la notion même de « relation de maître à disciple » qui
s’est ainsi dévoyée : les nouveaux disciples ne voient leur
maître que rarement, une fois par an peut-être, parfois moins
encore, au gré de
ses villégiatures par avion, ne le connaissent pas intimement,
doivent jouer des coudes parmi des centaines d’autres disciples
pour lui dire quelques mots… Sur les plateaux du Tibet, jusqu’au
dix-neuvième siècle, le maître vivait le plus souvent dans la
proximité de ses disciples, parfois juste quelques personnes plus
jeunes, des familiers en somme, qui à son contact pouvaient
apprendre, deviner, comprendre et établir une relation humaine avec
lui sur la durée. Et il fallait compter alors en années, voire en
décennies, pour envisager cette rencontre progressive avec
l’instructeur.
Ainsi
le néo bouddhisme a gardé les apparences anciennes du bouddhisme,
mais la substance de l’apprentissage a été dévoyée pour se
conformer à l’ère globale de la consommation de masse de loisirs
spirituels.
Pour
faire taire les critiques à cet égard, l’esprit d’analyse et le
doute, portés tant sur soi-même que sur les cadres de
l’organisation, sont découragés explicitement. Le disciple
doit renoncer à évaluer l’outillage comportemental qu’il est
invité à adopter, ainsi que le comportement éthique des dirigeants
de l’institution, pour être un bon adepte. Il ne lui est ainsi
plus laissé aucune chance de déjouer l’efficacité du système
cultuel en entonnoir mis en place au niveau tant collectif
qu’individuel.
Pour
ceux des disciples qui adoptent intimement cet arsenal
comportemental, c’est souvent le début d’une nouvelle
addiction subtile, un nouvel habitus dont ils auront plus de mal
à se passer que de la cigarette, du tétra-hydro-cannabinol, des
médicaments psychotropes ou de l’alcool.
(Note
: On note d’ailleurs dans cette nouvelle génération d’adeptes
que certains consomment aussi du cannabis, cumulant ces deux
addictions, en complète contradiction avec l’enseignement
bouddhiste. Ainsi la toxicodépendance se cumule
parfois avec la dépendance à tel ou tel culte néo bouddhiste.
Quant à l’alcool il est souvent utilisé pour accrocher les
fidèles aux rituels collectifs d’offrande, les « tsok », où il
est parfois distribué en abondance...)
Mais
revenons à cette néo culture de l’émotion spirituelle. La
création et l’entretien de leur nouvelle dépendance
s’accomplissent et se prolongent alors pour les adeptes par des
programmes préétablis de conditionnement et de renforcement, par le
rabâchage de mantras ou de formules dévotionnelles, par l’intensité
de visualisations, ou par des séries interminables de préliminaires
comportant par exemple plusieurs centaines de milliers de répétitions
et visualisations synchronisées.
Bref,
un effacement de la volonté individuelle et une clôture rapide de
l’inconscient sont proposés comme la voie. Ces outils
comportementaux peuvent en effet être aussi conditionnants que
pacificateurs, selon le contexte et les conditions dans lesquels ils
sont mis en œuvre.
Pris
dans toutes ses nouvelles obligations rituelles, dévotionnelles,
cultuelles, il ne reste désormais plus beaucoup de temps au disciple
pour méditer, pour établir des relations saines avec ses
semblables, pour se consacrer aux autres dans sa vie quotidienne, ni
encore moins pour établir la tranquillité intérieure naturelle.
Bref, au nom du bouddhisme, au nom de sa liberté naturelle de
l’esprit, le néo bouddhisme a substitué une emprise…
Et
l’ironie est que ce nouveau joug organisationnel et cultuel est
volontaire. Il est donc d’autant plus difficile à ôter que
l’adepte est invité ainsi à devenir le geôlier, tant de ses
condisciples que de lui-même.
Promiscuité
et clôture de l’inconscient
Le
bouddhisme est au départ un chemin individuel d’émancipation et
d’autonomie, c’est du moins de cette manière que son initiateur
le bouddha Sakyamuni l’a vécu et proposé. Les moines de son temps
chérissaient ce qu’ils appelaient « l’idéale solitude » pour
pratiquer la méditation. Les lieux qui étaient utilisés étaient
généralement des espaces libres, voire des lieux déserts, que ce
soit au pied d’un arbre, sur une meule de foin ou de paille, dans
une anfractuosité du rocher ou dans la forêt primaire… Faire
du bouddhisme une sorte de conditionnement intensif par la répétition
rituelle, ou le baser sur les effets d’une uniformisation
collective et sur la prégnance du groupe, c’est exactement
inverser le sens de sa pratique.
«
Ermitage collectif » : un oxymore aujourd’hui
Ainsi
dans cet ermitage payant récemment construit près d’un monastère
à l’intention des salariés et des personnes issues de la société
civile, on a resserré les chambres les unes contre les autres,
disposé deux lits par chambre, et l’isolation acoustique a été
négligée. Résultat : on a affaire davantage à une sorte de
colonie de vacances ou d’internat qu’à un vrai ermitage
permettant l’expérience autonome de la spiritualité.
Mais
en serrant les adeptes les uns contre les autres, une communauté néo
bouddhiste atteint plusieurs objectifs. Elle prétend « faire
travailler les personnes sur leurs ego » grâce à la friction que cette
promiscuité engendre. Mais en réalité elle conditionne plus
efficacement, elle essaye d’estomper les caractéristiques
distinctives des énergies individuelles. Elle ôte l’espace et la
distance
qui permettraient à chacun de disposer de tout son libre arbitre.
Elle contrôle mieux ses ouailles et elle les transforme
rapidement à son image et à sa ressemblance.
Marc
Bosche
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Boudhisme. Quand le Bouddha ne sourit plus. Perversion du lien &
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