Monday, September 15, 2014

Le BOUDDHISME

 
Petit rappel de S. Batchelor



Si vous vous rendez en Asie et que vous visitiez un wat (en Thaïlande) ou un gompa (au Tibet), vous vous retrouverez dans un endroit qui ressemble fort à une abbaye, une église ou une cathédrale, un endroit dirigé par des gens qui ressemblent à des moines ou à des prêtres, décoré d'objets qui ressemblent à des icônes que l'on conserve dans des alcôves ressemblant à des chapelles et que des gens ressemblant à des fidèles révèrent.
Si vous parlez à l'une de ces personnes qui ressemblent à des moines, vous apprendrez que sa représentation du monde ressemble fort à un système de croyances, révélé il y a longtemps par une personne vénérée comme un dieu, et après la mort de laquelle de vénérables individus ont interprété ses " révélations " dans le sens d'une théologie. Il y a eu des schismes et des réformes qui ont donné naissance à des institutions exactement semblables à des Églises.

Le bouddhisme, semble t il, est une religion. N'est ce pas le cas ?

Quand on lui demandait ce qu'il enseignait, le Bouddha répondait qu'il parlait " de l'angoisse et de la fin de l'angoisse ". Interrogé sur des questions métaphysiques (l'origine et la fin de l'univers, l'identité ou la différence entre le corps et l'esprit son existence ou sa non existence après la mort), il restait silencieux. Il disait que le dharma est pénétré d'une seule saveur, celle de la liberté. Il n'affirmait rien au sujet de l'unicité ou de la divinité et il n'avait recours à aucun terme que nous traduirions par " Dieu ".

Gautama encourageait une vie mue par la recherche d'une voie médiane entre indulgence et mortification. Il se décrivait lui-même comme un enseignant sans parti pris et sans doctrine ésotérique réservée à une élite. Avant de mourir, il refusa de nommer un successeur, faisant remarquer que les gens devaient être responsables de leur propre liberté. La pratique du dharma serait un guide suffisant.

Cet agnosticisme existentiel, thérapeutique et libérateur fut formulé dans le langage qui était celui du lieu et de l'époque de Gautama, à savoir les cultures du bassin du Gange du VIè siècle avant notre ère. Critique radical à l'égard de nombreuses opinions profondément ancrées de son époque, il n'en était pas moins un homme de son temps. Les principes de vie qu'il imaginait voir perdurer longtemps après sa mort étaient influencés par les symboles, les métaphores, la représentation du monde dans lequel il vivait.

LIRE LA SUITE...