Quelques
mois après la remise du prix Nobel de la paix au Dalaï-lama, Robert
Ambelain, grand
maître mondial de la franc-maçonnerie de Memphis-Misraïm et
fondateur d'un groupement martiniste, révéla que les instructeurs
des nazis étaient des lamas tibétains.
Selon Robert
Ambelain, « derrière la mystique de l'île de Thulé, derrière
un pangermanisme raciste de combat, derrière les vieux
dieux des Germains, il y avait autre chose: il y avait des sectes
tibétaines et leur magie.
Dans
un ouvrage consacré à la magie à Paris, et sous un pseudonyme,
Maurice Magre a évoqué l'action de lamas venus du Tibet pour
agir politiquement en Europe par la magie tantrique. Or avant la
guerre 1939-1940 il avait fort bien connu Otto Rahn, jeune
intellectuel allemand venu en Ariège pour y étudier le catharisme,
officiellement du moins. […] Membre des S.A. à cette époque, il
gravira tous les échelons de la S.S. Dans l'entourage immédiat de
Himmler. C'est très certainement au cours de conversations banales
que Rahn fut amené à parler à Maurice Magre de ces lamas tibétains
venus à Berlin, et Magre n'y vit que du feu !
D'ailleurs,
d'avril1938 à août 1939, soit pendant seize mois, une
mission nationale-socialiste avait séjourné au Tibet sous la
direction du docteur Ernst Shafer et y avait réalisé un film. Il
est bien évident que ce film n'était qu'une motivation officielle
pour les Européens occidentaux, car le motif était tout autre.
En
effet cette mission avait été organisée par l'Ahnenerbe, soit
« l'héritage des ancêtres », chargée de travaux ultra-secrets,
et intégrée à la S.S. générale en mars 1938 par Himmler
lui-même. Elle y dépendait de Karl (ou Nat) Wolf, supérieur d'Otto
Rahn, et membre de l'état-major personnel de Himmler. Les membres de
cet état-major portaient tous à la manche gauche de leur veste la
bande de bras significative de cet office : noire bordée
d'argent.
Après
cela, on pourra toujours nous affirmer que cette mission au Tibet
était d'ordre purement « ziendivigue » ... Car son retour
coïncida, en août 1939, avec l'invasion de la Pologne et le début
de la
Seconde Guerre mondiale.
On
observera que l'Allemagne nazie, si éprise de rechercher ses racines
aryennes en Asie, avait négligé d'envoyer de telles missions en
Inde, où l'Intelligence Service anglais aurait facilement
dépisté les véritables motifs d'une telle arrivée. [...]
Marquès-Rivière,
qui fut en France
le chef du service chargé des sociétés secrètes françaises
(il quitta Paris en août 1944 avec une escorte de miliciens et fut
condamné à mort par contumace), avait inséré un passage en son
livre Vers Bénarès la ville sainte (Paris, 1930, Éd. V.
Attinger), passage où il est question de la société secrète
asiatique le Taureau Rouge, groupant des musulmans de l'Inde
et des bouddhistes tibétains. Objectif de cette secte mixte: la
guerre sainte contre les Anglais. En perquisitionnant à la
Libération en son domicile du Quai-aux-Fleurs à Paris, la police
découvrit un occultum (oratoire laboratoire des occultistes)
dont le symbolisme de magie noire ne laissait aucun doute sur les
orientations de Marquès-Rivière, d'autant qu'il avait publié un
rituel tantrique de cette nuance aux Éditions Véga : le Yantra
Chintâmani. Car Marquès-Rivière avait été en Inde muni de
certaines recommandations, et il y avait rencontré des personnages à
même de le documenter, après s'être fait « reconnaître » bien
entendu.
D'autre
part, en son livre sur la légende du Gesar de Ling, Alexandra
David-Neel nous apporte quelques renseignements sur les « cités
souterraines » de l'Agartha et de Shambalah, qui infestèrent
certains cerveaux nazis. Ici nous citons Alexandra David-Neel :
«
Shambalah a-t-il jamais été le nom d'une ville ou d'une contrée ?
C'est possible, mais il n'en existe aucune preuve. [ ... ] Ceux qui -
bien moins nombreux que certains étrangers paraissent le croire -
parlent, au Tibet, de l'hypothétique Shambalah, la tiennent pour
une île située quelque part au nord ... [ ... ]Trois sorciers
Bon-nag à qui j'ai eu l'occasion de rendre service au cours
d'un voyage et qui campèrent quelques semaines près de mes tentes,
me dirent que leurs coreligionnaires se transmettent oralement
d'anciennes traditions concernant une terre de la quiétude,
située dans le Nord. Peut-être pourrait-on rechercher l'origine
de Shambalah dans le folklore des Bön autochtones du Tibet.
D'autre part l'origine de la croyance à Shambalah au Tibet peut
s'expliquer très simplement. Les hindous parlaient jadis d'une
"terre de l'éternelle béatitude" qu'ils nommaient Outtara
Kourou: "le pays septentrional des Kourous". »
Là
encore nous retrouvons l'influence des traditions asiatiques et
surtout tibétaines dans la mythologie particulière créée chez les
nazis par la Thulé et ses doctrinaires, concernant une mystérieuse
Hyperborée. [...]
Marco
Polo, poursuit Ambelain, en son célèbre récit Le
Livre de Marco Polo, nous
dit avoir rencontré au Népal des tantriques venus du
Tibet et du Cachemire, gens plus versés selon lui dans les arcanes
de la magie que qui que ce soit en tout autre pays. Il les présente
comme s'abstenant de toute ablution, sales à tous égards,
attribuant leur puissance magique (qu'il constate avec franchise) à
leur sainteté et à leurs mortifications multiples. Ils se livrent
parfois à une anthropophagie rituelle, en rôtissant les cadavres de
criminels exécutés et en les consommant, afin de s'attribuer
psychiquement leurs « vertus » et leurs « mérites »
particuliers. Ce rite se nomme la mahamansa, soit « la grande
viande » ou viande sacrée. Il s'agit ici, comme on le voit par
cette communion eucharistique particulière, d'une véritable
initiation à rebours, orientée vers le Mal à l'état pur.
Vers
747 de notre ère arriva au Tibet un certain Padmasambhava, tantrique
indien originaire d'Udayana. Peu à peu sous son influence et celle
des deux épouses du roi du Tibet, celui-ci se convertit au
bouddhisme, mais la cour et le peuple demeurèrent fidèles aux
Bönpos. Une persécution obligea les prêtres du Bön à fuir et à
dissimuler leurs livres sacrés et leurs objets rituels, pour
attendre, selon leurs dires:« le temps où l'action de la doctrine
Bön, doctrine de la croix cramponnée, opérerait la
libération de l'humanité ! », la croix cramponnée étant
évidemment leur svastika sénestrogyre.
Avant
de quitter leur existence au grand jour et entrer dans la
clandestinité, les prêtres bönpos fulminèrent une malédiction
générale contre le roi, sa cour et les auxiliaires de
Padmasambhava. Tous moururent rapidement deux semaines plus tard.
Alors devant ce deuil général Padmasambhava quitta le Tibet. Et ici
la question se pose : qu'était donc la doctrine de la croix
cramponnée, ce svastika tournant sur sa gauche selon
l'orientation chère aux Bönpos ? Et que faut-il entendre par « la
libération de l'humanité » ?
Si
nous nous en référons aux bas-reliefs érotiques et pornographiques
de certains temples tantriques de l'Inde shivaïte des Xe-XIIe
siècles, tel celui de Kajurao près d'Agra, où se matérialisent
dans la pierre les modes d'accouplement les plus divers
et les plus osés que l'on puisse imaginer dans une vaste orgie
collective, il s'agit alors d'une banale libération de toute morale,
tant religieuse que sociale.
Mais
si on va au-delà de ses conséquences dans une universalité qui
n'est pas limité dans le temps, on peut fatalement envisager une
extinction totale de la collectivité humaine, extinction consécutive
à divers facteurs de cette véritable pathologie sexuelle. Et ce
serait là cette « libération » ultime de l'humanité, le karma
collectif étant finalement devenu tel qu'il aboutit à une
destruction totale de celle-ci, et, de ce fait même, à la
suppression de toute renaissance, individuelle ou collective.
Application de l'adage tantrique bien connu qui veut que « les actes
qui plongent l'ignorant pour longtemps dans les Enfers, peuvent
permettre à celui qui sait d'accéder à la libération
ultime ». Sous-entendu : son anéantissement total.
On
observera qu'à notre époque la libération sexuelle suivit la mise
en application de la contraception vulgarisée et de la loi
légitimant l'avortement thérapeutique. Cette même « libération »
fut suivie d'une remontée considérable des M.S.T. (maladies
sexuellement transmissibles) et celle-ci fut amplifiée par
l'apparition d'une autre M.S.T. jusque-là inconnue : le sida.
L'effet suit la cause comme l'ombre suit le promeneur, nous dit la
vieille sagesse bouddhique … »
Un
jour, un moine lamaïste du grand monastère de Pékin déclara à
Alexandra David-Neel : « Gesar reviendra avec son armée pour
exterminer ceux qui s'opposent au règne de la Justice. Il surgira
soudainement en toute sa force prodigieuse, et terrifiera les hommes
au cœur mauvais qui s'adonnent à une activité malfaisante. Ses
innombrables cavaliers le suivront avec la rapidité de l'éclair, la
terre tremblera, martelée par les sabots de leurs chevaux, et le
bruit de cette galopade résonnera par-delà les nuages. Nous avons
dormi longtemps tandis qu'il se reposait, lui, l'invincible, et nous
nous réveillerons pour son retour. .. Il entraînera les millions
d'hommes d'Asie aujourd'hui assoupis à la conquête du monde, et
partout où son armée purificatrice sera passée il ne restera rien,
pas même un brin d'herbe ... »
Or
à l'époque où Alexandra David-Neel rédigeait le manuscrit de son
livre sur le Gesar de Ling, soit vers 1928-1929, un film paraissait
sur les écrans européens, film allemand si mes souvenirs sont
exacts. Le titre était Tempête sur l'Asie. Il décrivait la
vie d'un jeune Mongol descendant de Gengis Khan, mais ignorant cette
filiation. Un jour sa vie de prolétaire exploité par les Européens
installés en Asie se trouvait brutalement modifiée par la
révélation de ses origines. Et le film se terminait par une
magistrale chevauchée des cavaliers mongols, déferlant sur
l'Occident dans le vent soulevant une tempête de sable. D'où le
titre du film: Tempête sur l'Asie. Aujourd'hui, devant la
permanence de cette tradition d'un messie asiatique devant
balayer l'Occident et réformer le monde, je songe à une des phrases
du poème épique né sur les hauts plateaux du « pays des neiges »
et formulant le pourquoi de cette chevauchée : « Pour que la
montagne ne soit pas plus haute que la vallée, et pour que la vallée
ne soit pas plus basse que la montagne ... » Et en songeant aux
Khmers rouges du Cambodge, cet évangile du nivellement nous
fait froid dans le dos!
Car
si Hitler et l'Allemagne hitlérienne avaient triomphé, si le
débarquement avait été un échec dans les jours qui
suivirent le 6 juin 1944, s'il n'y avait pas eu l'argument définitif
du 6 août 1945 sur Hiroshima et du 9 août 1945 sur Nagasaki, si la
Russie soviétique avait été anéantie militairement, qui sait si
les alliés asiatiques de l'Allemagne nazie, renversant leur
alliance, n'auraient pas brandi la lance aux trois queues, de cheval
et repris la chevauchée de Tamerlan vers ce« pays des Etrangers
»,évoqué, avec quelle rancune, par le bouddhiste de Pékin…
Vous
en doutez ? Mais souvenez-vous cependant du pacte
Rome-Berlin-Tokyo, signé le 27 septembre 1940 entre l'Allemagne,
l'Italie et le Japon, complété en 1941 le 11 décembre et
impliquant que les cosignataires s'engageaient à ne jamais signer de
paix séparée. En ce pacte dit tripartite l'organisation de
l'Europe était confiée à l'Allemagne et à l'Italie, et celle de 1
'Asie au Japon. Mais supposons que l'Allemagne et l'Italie aient été
vaincues, mais pas le Japon, les Alliés ne possédant pas la
bombe atomique. Or un Japon, ayant vaincu la Chine et devenu le
maître en Asie, possède alors la capacité d'entraîner facilement
une armée de plusieurs dizaines de millions d'hommes, sur un monde
occidental usé par cette Seconde Guerre mondiale, et donc hors
d'état de résister à une telle avalanche…
Et
cependant, il y a encore à notre époque un certain nombre de dévots
de « Notre-Dame-de-la-Larme-à-l'Œil » qui, oublieux des atrocités
japonaises, se culpabilisent en songeant à Hiroshima ! Alors que les
Bonnets noirs tibétains auraient vu se réaliser cette
espérance formulée au VIIIe siècle par leurs chamans : le triomphe
de ce que représente la doctrine de la croix cramponnée, le
svastika sénestrogyre.[...]
Nous
croyons utile de rappeler que Rudolf Steiner, le fondateur du système
anthroposophiste, eut à subir une persécution intense de la part
des hitlériens à Berlin (le 25 décembre 1929 ils avaient incendié
son Goetheanum). Aussi pour éviter d'être assassiné par les S.A.,
se réfugia-t-il à Dornach en Suisse. Il avait
commis l'imprudence d'expliquer sans détour, en des conférences
qu'il avait données en 1917 et 1918, que des sociétés secrètes
visaient à l'anéantissement et à la ruine de l'Occident. Voir
pour cela Zeitgeschichtliche Betrachtungen (Observations sur
l'Histoire, tomes 1 et 2), de cet auteur. Cela recoupe ce que nous
révélait sans le vouloir Marquès-Rivière, quant à cette alliance
du lamaïsme tibétain et de l'islamisme hindou. »
Robert
Ambelain, Les arcanes noirs de l'hitlérisme.