Mon engagement
éphémère auprès
de Jean-Marc Governatori, fondateur de l'Alliance écologiste
indépendante, m'a permis de dire durant les législatives de 2012 que la
véritable
démocratie c'est la démocratie directe. Governatori et ses affidés
ont-ils approuvé mon discours ? Depuis plus d'un an, ils
m'ignorent ; probablement pour ménager les sympathisants de
l'Alliance écologiste indépendante qui flirtent avec un
spiritualisme antidémocratique où se mélangent les autocrates
ascensionnés,
les despotes de la grande hiérarchie planétaire et les lamas nazis.
En France, peu de politiciens osent
dire la vérité sur la diaspora lamaïste et son rôle au service
de l'impérialisme anglo-saxon. Dominique Giraudet, qui a indiqué le
lien vers la vidéo conférence de François Asselineau « Diviser
pour régner - Qui est le Dalaï-lama ? » (ci-dessus),
s'interroge : « Vrai ou faux ? »
François Asselineau dit l'a redit : le Dalaï-lama a été rémunéré par la CIA et a toujours
sympathisé avec la lie de l'humanité des nazis aux prédateurs
néoconservateurs étasuniens.
Les mauvaises
fréquentations du Dalaï-lama
"Sans pour autant les étaler au grand
jour comme il le fait avec les dialogues inter-religieux ou les
rencontres œcuméniques, le 14ème Dalaï-lama ne cache pas ses
liaisons avec des personnalités douteuses. On pourrait supposer
qu'il s'agit de sa part d'une ferveur missionnaire, puisque, par
ailleurs, « il travaille aussi au rapprochement des Prix Nobel pour
la paix, comme avec Desmond Tutu ou Vaclav Havel, afin qu'ils
puissent intervenir ensemble auprès des responsables politiques ».
Laissons-lui donc le bénéfice du doute, mais ne perdons pas de vue
pour autant les relations amicales qu'il entretient avec les anciens
SS, Heinrich Harrer et Bruno Beger, avec le fondateur de l'hitlérisme
ésotérique, Miguel Serrano, avec le terroriste japonais et grand
admirateur d'Hitler, Shoko Asahara, dont les gaz toxiques tuèrent
des centaines de personnes dans le métro de Tokyo. Ce ne sont là
que les exemples les plus connus ; il faudrait mentionner ses
tête-à-tête avec Jean-Paul II, Margareth Thatcher, Georges W.
Bush, et autres pointures du G8. Par ailleurs, que penser de la photo
de couverture d'un magazine de la Caroline du Nord qui expose le
Dalaï-lama recevant une accolade amicale du Républicain Jesse
Helms, sénateur US depuis 1974 ? Président de la Commission aux
Relations extérieures et unique sénateur à avoir eu l'autorisation
de faire une allocution aux Nations-Unies, il y déclara, en janvier
2000, que « le droit d'ingérence des Etats-Unis ne leur est pas
octroyé par un quelconque roi ou autre despote, mais par Dieu
lui-même ». Ce « Héros des Droits religieux », comme le nommait
le magazine, participa aux « escadrons de la mort » qui ont
massacré des milliers de communistes en Amérique latine. Ce même
sénateur était aussi compère de Klaus Barbie, nazi réfugié en
Argentine et reconverti en narcotrafiquant.
Le récent soutien du Dalaï-lama au
Général Augusto Pinochet montre que son cœur reste ouvert et
compatissant envers ceux qui, après une vie bien remplie,
s'éteignent doucement... Mais surtout ne lui parlez pas de suicide :
« ridicule ! », répond Sa Sainteté avec un haussement d'épaule.
Les sept personnes par jour qui, dans notre minuscule Belgique, font
le grand saut, en raison d'une souffrance devenue intolérable,
peuvent-elles toutes être qualifiées de « ridicules » ? Voilà
une bien curieuse interprétation de la compassion mahayaniste ! Plus
récemment encore, en mai 2006, Haider, figure de proue de
l'extrême-droite autrichienne, reçut le Dalaï-lama en grande
pompe. Le déplacement en valait la peine : Sa Sainteté était
invitée à l'inauguration du plus grand centre de formation
bouddhiste européen. Ce complexe a été construit en Carinthie,
dans le village natal de l'ancien SS et ami proche de Sa Sainteté,
Heinrich Harrer. Il peut loger jusqu'à mille « guerriers potentiels
» du Bouddha. Sa construction a coûté 22 millions d'euros, dont 20
payés par les contribuables de la Carinthie, province dont Haider
est gouverneur. Lors de la cérémonie d'ouverture, le Dalaï-lama a
remercié Haider en disant combien il était heureux de se trouver
dans le village de son ami et ancien précepteur. Haider a répondu
en souhaitant de tout son cœur que ce centre devienne la seconde
résidence de Sa Sainteté, après celle de Dharamsala. Quelques mois
plus tôt, le 9 janvier 2006, la presse avait annoncé : « le
Dalaï-lama a perdu son précepteur ».
Les mémoires de Heinrich Harrer,
intitulées « Sept ans au Tibet » et publiées en 1952, retracent
la vie et les traditions des grandes familles tibétaines et du haut
clergé lamaïste, avant l'arrivée des Chinois. Précepteur du
Dalaï-lama pendant plusieurs années, il avait fréquenté de près
ce milieu aristocrate. Par contre, sa mémoire paraît défaillante
quant aux conditions de la population rurale. Si Harrer nia jusqu'à
sa mort son implication dans la SS, de nombreux témoignages
affirment le contraire. « Né en Carinthie, une région de l'Est de
l'Autriche considérée comme un fief nazi, Harrer a vite adhéré
aux idéaux prônés par Hitler. (...) Son adhésion au parti
national-socialiste quelques jours après l'annexion de l'Autriche,
le 11 mars 1938, et son entrée, le 1er avril, dans la formation de
la police militarisée de Himmler, les SS, ont-elles joué en sa
faveur pour devenir membre de l'expédition du Reich au Nanga Parbat
? ». Il est probable qu'il a agi par opportunisme, mais peu importe,
on connaît la tolérance et la compassion dont fait preuve le 14ème
Dalaï-lama. A propos de cette histoire, Sa Sainteté a estimé que :
« en tout état de cause, c'est Harrer qui finit par être influencé
par la philosophie bouddhiste. Harrer a fait état de son expérience
au sein du mouvement nazi comme une aberration. S'il s'est converti
au Bouddhisme, comment expliquer la quasi indifférence que Harrer
afficha devant les images des atrocités nazies qui lui parviennent à
la fin de la guerre ? « C'était évidemment terrible, mais aussi
choquant que cela paraisse, nous avions le sentiment que cela n'avait
rien à voir avec nous », affirma-t-il.
La fracture
intellectuelle
Le film de Jean-Jacques Annaud, « Sept
ans au Tibet », réalisé d'après les mémoires de Heinrich Harrer,
fut porté à l'écran en 1997. L'Occident, le derrière coincé dans
un bon fauteuil de cinéma, avale sans broncher un film qui détourne
sans vergogne l'histoire du Tibet et qui accuse la Chine de «
génocide du peuple tibétain : 1,2 millions de victimes ». Ce
chiffre est avancé chez nous de manière systématique par les
médias et certifié conforme par le Dalaï-lama et son entourage,
depuis les années quatre-vingt. Patrick French, ex-directeur de «
Free Tibet » et peu enclin à défendre la Chine, a été lui-même
à Dharamsala. Une calculette en poche, il a voulu vérifier ce
chiffre exorbitant de « 1,2 millions de victimes ». Avec amertume,
French note dans son rapport : « au bout de seulement trois jours de
travail, il devint clair que le chiffre de 1,2 millions de morts
tibétains ne pouvait être accepté (...) Le plus dérangeant dans
ce total, peut-être, était le fait qu'on n'y relevait que 23 364
femmes. Ce qui aurait voulu dire que 1 076 636 victimes étaient des
hommes, chose clairement impossible, étant donné que les Tibétains
de sexe masculin n'étaient qu'environ 1 million 250 000 en 1950
(...) C'était dérangeant, mais je me voyais obligé d'en conclure
que cette enquête (celle menée par le gouvernement de Dharamsala),
si elle était bien intentionnée, était inutilisable d'un point de
vue statistique et très loin de satisfaire aux exigences
occidentales en la matière ». Ce fut le choc !
Ce choc, nommons-le « fracture
intellectuelle ». C'est une cassure qui se produit dans nos schémas
de pensée habituels et qui, d'un seul coup, remet en question notre
point de vue. Le début d'une longue quête est alors le sort de
l'intellectuel consciencieux. A la suite d'une fracture
intellectuelle similaire, Brian Victoria écrivit « Le Zen en guerre
», Kim Lewis et June Campbell publièrent leurs interviews de nonnes
tibétaines dénonçant les abus sexuels qu'elles subirent de la part
des lamas tibétains, et Martin Kamphuis renonça à sa belle robe de
lama. Quant à Patrick French, subitement éveillé par la découverte
accablante du mensonge grotesque de la part du gouvernement en exil,
il alla trouver le Dalaï-lama en personne. Il lui demanda ce «
qu'il pensait de la manière dont la cause tibétaine était défendue
en Occident, par exemple dans des films comme « Sept ans au
Tibet », avec un tableau inexact de la politique de Lhassa et
de l'invasion chinoise ? Le Dalaï-lama réfléchit avant de
répondre. Puis il dit : « ce film n'est pas un documentaire.
Il n'a pas besoin de refléter la vérité » ». Qui accuse qui
de propagande ? Comme le disaient déjà les grands sages des temps
anciens : nous nous racontons les histoires que nous voulons bien
entendre. Les « grands sages » en question auraient bien pu
être chinois, puisque, selon ceux-ci, l'objectivité est le leurre
de l'homme qui croit pouvoir s'abstraire de l'histoire qu'il raconte.
La neutralité ne vient pas d'un regard ex-cathedra, disent-ils, au
contraire, elle approche d'une certaine correction à partir du
moment où le conteur se place au centre de l'histoire qu'il raconte,
puisqu'il ne peut la raconter qu'à travers ses propres organes
sensoriels. En conséquence de cette triste affaire, Patrick French
démissionna de son poste de directeur de « Free Tibet ». Bien
qu'il ne se départît pas de la conviction que le Tibet eut droit à
son indépendance, il rédigea le compte-rendu de son voyage d'étude,
dans lequel il n'hésita pas à dénoncer la supercherie du génocide du peuple tibétain".
Elisabeth Martens