Dés l'antiquité, certains prêtres utilisaient des trucages pour simuler des dons surnaturels et des manifestations extraordinaires des dieux.
En Egypte, Isis était la déesse de la magie. Le mage égyptien, à la fois prêtre et guérisseur, était un personnage estimé et influent de la société. Le Papyrus de Westcar, conservé au musée d’art égyptien de Berlin-Charlottenburg, relate les exploit du magicien égyptien Dedi de Dedsnefru (ou Meidoum). Il vivait en 2700 avant J.C..
Du persan " mag " et du grec " mageia ", la magie était à l’origine la science des mages iraniens, les Maga. C’était le " peuple des Mages " qu’Aristote déclarait être plus anciens que les égyptiens. Cette tribu était spécialisée dans les rites. Des maga s’installèrent en Inde avant les invasions aryennes.
Magie égyptienne et Tantra, l’opinion d’Edward Conze.
"Au Tibet l’ancienne secte Rouge, dont les adhérents portent des robes rouges au lieu de jaunes, prêchent et pratiquent une doctrine ésotérique qui à l’origine avait été introduite par le prince indien Padmasambhava vers 750 après J.-C. Padmasambhava était un faiseur de prodiges qui ne fit au Tibet que deux courtes visites. Durant les brefs dix-huit mois de son séjour il n’en exerça pas moins une influence qui se ressent aujourd’hui encore au Tibet, en dépit du fait que l’Eglise Jaune officielle a combattu sa doctrine pendant cinq siècles. La raison principale de l’influence durable de Padmasambhava semble résider dans le fait que son interprétation du bouddhisme – une forme du Tantra – est très proche du Bönisme, la religion indigène du Tibet. Les adeptes de Padmasambhava sont appelés d’ordinaire les Nyingmapa, littéralement " Les Anciens ". La raison d’être de cette épithète est que leurs doctrines s’introduisirent en gros entre 750 et 850, c’est-à-dire dans la période qui précéda la grande persécution du bouddhisme par le roi Lang Darma (836-41).
Il est bien évident que les doctrines magiques secrètes, vu qu’elles ne prétendent pas se justifier par le raisonnement seul, exigent une certaine forme d’inspiration pour leur conférer de l’autorité. La tradition Nyingmapa prétend se fonder sur deux sources d’autorité. Les fondements initiaux de la doctrine avaient été transmis directement de maîtres indiens. En outre, le Nyingmapa a admis, comme la tradition hermétique du monde méditerranéen, que la tradition possédait une base supplémentaire dans la découverte des textes enfouis (gterma). Padmasambhava et autres maîtres enfouissaient certains textes dans des endroits écartés, qui devaient être découverts au moment voulu par des personnes prédestinées, si jamais se produisait le besoin d’une révélation supplémentaire. Pareillement les textes hermétiques traitant d’astrologie, d’alchimie, de magie, etc., se flattent dans bien des cas de représenter des livres écrits par d’anciens sages, qu’on doit " découvrir " et éditer quand les temps sont mûrs. Cela semble bien confirmer à nouveau notre opinion, suivant laquelle une grande partie du Tantra est une fusion entre la magie égyptienne sous sa forme gnostique, d’un côté, et la métaphysique du Mahâyana, de l’autre. Les textes enfouis au Tibet ont été déterrés à partir de 1125 environ. Parmi eux, il y a des ouvrages d’une grande valeur. "