Le pétrole, les lamas et la fin de la démocratie
Ceux qui découvrent le rôle ambigu de hauts lamas ténébreux dans la spiritualité contemporaine prennent vite la poudre d'escampette. Ils n’ont pas le courage de s’opposer à ces gourous d’affaires qui diabolisent la concupiscence des autres et s’accommodent fort bien de la leur. A cause de la névrose mystique occidentale, des lamas ovationnés à tort font partie du gratin international, ce sont les VIP rinpochés. Ils fréquentent les élites politiques, économiques et artistiques en pérorant les mensonges de la nouvelle spiritualité.
Après un terrible tremblement de terre, le dalaï-lama a dit : " C'est certainement le résultat d'un mauvais karma. Il n'y a pas de souffrances injustes, il n'est même pas de souffrance inutile... "
Ces paroles ne trahissent pas seulement une des nombreuses monstruosités religieuses fabriquées dans les loges orientales. Elles indiquent aussi que le lamaïsme participe à la mise en place d’une implacable société de castes.
Dans ce nouvel ordre social, les féodaux qui dirigent secrètement le monde ("grâce à leur karma positif ", sic le lama Dupont Lajoie) apparaîtront au grand jour et les peuples plieront sous le joug de leur tyrannie diabolique. "Le peuple misérable, dira le lama rééducateur en montrant son knout aux travailleurs faméliques, doit se résigner devant son mauvais karma." Une grande partie de la population sera réduite à l’état d’esclaves. Les bidonvilles, où s’entasseront les serfs, seront parcourus par des prédicateurs de l’Eglise du Christ-Maitreya. Les programmateurs de cerveau seront aussi d’insatiables violeurs d’enfants. Les parents indociles pourriront sur des fourches patibulaires. La vie humaine vaudra beaucoup moins qu’un litre de pétrole.
Le pétrole, c’est la meilleure façon d’asservir les peuples. Les marionnettes politiques ont bloqué les innovations dans le domaine des énergies nouvelles. La paralysie est toujours efficace depuis le premier choc pétrolier. Durant plus de trente ans, le système a éliminé méthodiquement des idées écologiques, des découvertes permettant d'utiliser d'autres énergies, des brevets géniaux et parfois des savants… L'humanité doit dépendre du pétrole jusqu’au jour où la grande crise éclatera. L'onde de choc fera s’effondrer les derniers remparts démocratiques contre la barbarie. Puis les armées privées des féodaux entreront en action…
La crise qui débute en 2008 (spéculation, aliments, pétrole hors de prix…) mettra fin à la démocratie. Le monde est désormais entre les griffes de féodaux cruels et les Guantanamo vont pousser comme des champignons vénéneux.
Les prédateurs :
" Au sens précis où les philosophes des Lumières emploient ce mot, les prédateurs sont des êtres "hors humanité". Jean-Jacques Rousseau : "Vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne."
Les prédateurs ne se rattachent à aucune école de pensée, ne plongent leurs racines dans aucune aventure collective, ne connaissent pas d’horizon historique, ne concluent d’alliances qu’avec leurs congénères et sont totalement dépourvus de motivations – si ce n’est le goût du pouvoir et de l’argent.
Ils ne sont ni de droite ni de gauche, ni du Sud ni du Nord. Aucune pensée collective n’a laissé en eux de traces identifiables. Ils n’ont pas d’histoire, ne construisent rien et meurent sans jamais avoir les yeux sur les hommes qui les entourent.
De part leur conduite quotidienne, ils s’installent en marge de l’humanité solidaire.
Ce sont des êtres perdus."
Jean Ziegler "Les nouveaux maîtres du monde", éditions Fayard.