Sunday, February 10, 2008

La spiritualité à but lucratif et les multinationales religieuses


Depuis que l’ami de Bush, le président français, le chanoine Sarkozy, met en danger la laïcité, la rumeur prétend que l’arrogante caste financière internationale prend le contrôle des religions.

L’un des meilleurs propagandistes de la nouvelle religiosité mondiale est le Dalaï-lama. Selon le matraquage de la presse capitaliste, ce personnage serait le roi-dieu d’un pays peuplé de sages et d’anachorètes en lévitation envahit par de cruels barbares venus de Chine communiste. C’est un beau scénario hollywoodien, mais la réalité est très différente. Le livre d’Elisabeth Martens, "Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants" rétablit la vérité malgré une colossale désinformation.

Les médias contrôlés par les financiers s’efforcent de promouvoir un néo-bouddhisme frelaté. Sous l’égide du nouvel ordre mondial, ce bouddhisme de grande consommation et ses techniques méditatives dévoyées est au centre d’une spiritualité caricaturale.

Les propos de Sarkozy en faveur de la religion inaugure une fausse restauration spirituelle. Les hiérarchies politiques et religieuses se mettent en scène pour le show du retour du Christ-Maitreya, c’est la grande parodie par excellence.

En attendant le clou du spectacle, la turlupinade Christ-Maitreya, les initiations sont vendues ; les retraites spirituelles ne sont que des divertissements pour nantis ; les monastères se convertissent à l’hôtellerie touristique…

Autrefois, avant le mercantilisme spirituel, la pratique de la méditation n'était pas possible sans une sérieuse préparation comme l’écrit Thomas Cleary :

Il y a quelques années, le pape prévint les catholiques que les états de conscience modifiés peuvent être pris à tort pour une authentique expérience spirituelle. Bien que cette déclaration ait donné lieu à des réactions négatives de certains groupes de méditation, il faut reconnaître que le même avertissement est une tradition dans le bouddhisme authentique.
Un grand nombre d’Occidentaux connaissent une confusion, voire des troubles mentaux et physiologiques en pratiquant de supposées techniques orientales de méditation. Ce n’est pas qu’ils soient de mauvais adeptes mais simplement qu’ils ne respectent pas les mises en garde habituelles des sciences méditatives traditionnelles. La psychopathologie des erreurs de pratique est connue et abondamment documentée dans le bouddhisme. Certains cultes plongent leurs adeptes dans une méditation intensive sans leur donner une connaissance de base, une compréhension et une expérience suffisantes. Parfois, cet oubli est délibéré et sert des visées manipulatrices. L’esprit est particulièrement vulnérable au conditionnement lorsqu’il manque de bases solides.

C’est pour cette raison que l’école tibétaine Gelugpa, ou école vertueuse, dont l’autorité suprême est le Dalaï-lama, réforma l’exercice de la méditation pour prévenir tout abus. Dans cette école, le pratiquant est supposé accéder à une profonde connaissance des enseignements avant de plonger dans une intense concentration. Le maître Chan-Taoïste Liu I-ming, dans la même perspective, encourageait les adeptes à étudier pendant dix ans avant de commencer une pratique méditative intense. Le maître Zen japonais Kosen recommande une préparation de trois ans avant d’autoriser ses disciples à participer à la méditation.

L’étude préparatoire donne aussi la capacité aux étudiants d’évaluer la qualité d’un maître potentiel et de ne pas se laisser abuser, ce qui arrive souvent en Occident. D’autre part, rencontrer un maître authentique, sans préparation suffisante est une perte de temps et démontre la paresse et l’impatience de l’aspirant. Rencontrer un faux maître est une perte de temps qui peut vous mettre en danger, vous et vos proches.

Thomas Cleary, "Les secrets de la méditation", Editions JC Lattès, collection Pocket.

Dans la Chine du 5ème siècle, pour remédier aux troubles physiques et psychologiques provoqués par la méditation (dhyana), les moines bouddhistes avaient recours aux conseils thérapeutiques d’un ouvrage : Les Fondements secrets du traitement des troubles dhyana (Tche tch’an-ping pi-yao fa).

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