Le siècle des ténèbres
La déité protectrice du grand prêtre du lamaïsme, Sa Sainteté le Dalaï-lama, est représentée avec des atours morbides : têtes coupées, peaux humaines, coupe crânienne…
Les prêtres du bouddhisme tantrique du Tibet se sont implantés en Occident avec la complicité d’universitaires et d’auteurs renégats du siècle des Lumières. Les cérémonies magiques et les superstitions grossières sont imposées par des gourous autocrates et manipulateurs.
Face à l'inquiétant retour de l’obscurantisme, Il n’était pas inutile de rappeler ce que disait Voltaire de l’efficacité de l’inoculation thérapeutique de la variole pendant que des lamas, supposés omniscients, ne savaient que psalmodier des abracadabras tantriques inefficaces pour luter contre la terrible maladie. Voir " La pratique de Sangyé Menla ".
Les prêtres du Vajrayana exercent une étonnante fascination sur leurs fidèles. Est-il vain de rappeler les arguments de Diderot contre la superstition et le fanatisme ? A l’article " Prêtre " de l’Encyclopédie, le philosophe des Lumières critique violemment la classe sacerdotale :
Prêtres. On désigne sous ce nom tous ceux qui remplissent les fonctions des cultes religieux établis chez les différents peuples de la terre.
Le culte extérieur suppose des cérémonies dont le but est de frapper le sens des hommes et de leur imprimer de la vénération pour la divinité à qui ils rendent leurs hommages. La superstition ayant multiplié les cérémonies des différents cultes, les personnes destinées à les remplir ne tardèrent point à former un ordre séparé qui fut uniquement destiné au service des autels ; on crut que ceux qui étaient chargés de soins si importants se devaient tout entiers à la divinité ; dès lors, ils partagèrent avec elle le respect des humains ; les occupations du vulgaire parurent au-dessous d’eux, et les peuples se crurent obligés de pourvoir à la subsistance de ceux qui étaient revêtus du plus saint et du plus important des ministères ; ces derniers, renfermés dans l’enceinte de leurs temples, se communiquèrent peu ; cela dut augmenter encore le respect qu’on avait pour ces hommes isolés ; on s’accoutuma à les regarder comme des favoris des dieux, comme les dépositaires et les interprètes de leurs volontés, comme des médiateurs entre eux et les mortels.
Il est doux de dominer sur ses semblables ; les prêtres surent mettre à profit la haute opinion qu’ils avaient fait naître dans l’esprit de leurs concitoyens ; ils prétendirent que les dieux se manifestaient à eux ; ils annoncèrent leurs décrets ; ils enseignèrent des dogmes ; ils prescrivirent ce qu’il fallait croire et ce qu’il fallait rejeter ; ils fixèrent ce qui plaisait ou déplaisait à la divinité ; ils rendirent des oracles ; ils prédirent l’avenir à l’homme inquiet et curieux, ils le firent trembler par la crainte des châtiments dont les dieux irrités menaçaient les téméraires qui oseraient douter de leur mission ou discuter leur doctrine.
Pour établir plus sûrement leur empire, ils peignirent les dieux comme cruels, vindicatifs, implacables ; ils introduisirent des cérémonies, des initiations, des mystères, dont l’atrocité pût nourrir dans les hommes cette sombre mélancolie, si favorable à l’empire du fanatisme ; alors le sang humain coula à grands flots sur les autels, les peuples subjugués par la crainte et enivrés de superstition ne crurent jamais payer trop chèrement la bienveillance céleste : les mères livrèrent d’un œil sec leurs tendres enfants aux flammes dévorantes ; des milliers de victimes humaines tombèrent sous le couteau des sacrificateurs ; on se soumit à une multitude de pratiques et les superstitions les plus absurdes achevèrent d’étendre et d’affermir leur puissance.