Le corps du lama Hambo Itigilov ne s’est pas décomposé bien que sa mort remonte à l’année 1927.
Selon Thurston, entre le 15ème siècle et le 20ème siècle, 42 saints ne présentaient aucun signe de corruption après l’exhumation du corps.
Les prodiges post mortem d’un moine maronite, le père Joseph Charbel Maklouf, décédé en 1898 à l’âge de 70 ans, sont relatés par Hélène Renard :
Ce furent d’étranges lumières qui attirèrent d’abord l’attention des voisins :
" Nous pouvions voir de nos maisons, disaient-ils, à dix minutes en face, au sud, une lumière brillante sur un tombeau différente des lumières ordinaires, qui apparaissait et disparaissait. "
Ils alertèrent les moines du monastère qui ne les crurent pas. Mais à force d’insister, ils se rendirent ensemble à l’endroit d’où émanait ce phénomène lumineux. Ce n’était pas n’importe quel tombeau. Là était enterré un saint homme, un moine maronite, le père Charbel Maklouf.
Comme la coutume l’impose, le défunt moine avaient été enveloppé de sa robe, et son corps descendu dans une tombe touchant à l’église du monastère. Le corps avait été déposé sur une planche, sans cercueil, sur une sorte de marche intérieure à 25 centimètres environ du sol. Comme cette tombe était évidemment située au-dessous du niveau du sol, elle était inondée dès qu’il pleuvait.
On vérifia la tombe, on s’assura que le corps était toujours bien en place et on referma soigneusement la sépulture.
Un an passa. Le 15 avril 1899, la tombe fut ouverte en présence du supérieur, de plusieurs moines et d’autres témoins. Ils s’aperçurent que les eaux de pluie avaient pénétré dans la tombe (et dans les autres également), la transformant en un véritable bourbier. A leur grande stupéfaction, ils virent que le corps du père Charbel flottait sur cette boue. On le retira donc. Et une nouvelle toilette fut donné à ce corps : quand il fut débarrassé des moisissures qui le recouvraient, on découvrit qu’il était intact. La peau était fraîche, les jointures flexibles ; les membres souples pouvaient parfaitement se plier ; les cheveux et la barbe n’étaient pas tombés. L’un des témoins, le père Joseph Younès le décrivit ainsi :
" Les mains étaient posées sur la poitrine, tenant la croix. Le corps était tendre, frais, souple ; sur le visage et les mains, on constatait la présence d’une certaine moisissure blanche semblable à du fin coton. Quand Saba Bou Moussa essuya cette moisissure, le visage et les mains apparurent comme ceux d’un homme endormi. Un sang bien rouge mêlé d’eau coula de son côté. "
On changea son linge et ses vêtements et, cette fois-ci, on enferma le corps dans un cercueil dont la partie supérieure, vitrée, permettait de le voir. Ce cercueil fut gardé dans un oratoire de l’église du monastère.
Les jours suivants, les moines inspectèrent le cadavre : de nouveau il était recouvert d’un liquide rouge qui paraissait suinter des pores de la peau. Et ce liquide imprégnait les linges et les vêtements à tel point qu’on était obligé de le changer deux fois par semaine.
Deux ans plus tard, en 1900, dans le but de mettre fin à ce suintement, on décida d’exposer le cadavre à l’air libre, sur une terrasse. Mais ce fut en vain. Le corps suintait toujours. Le docteur Elias El-Onaissi, dans une déclaration écrite en 1921, raconte : " J’ai vu au couvent d’Annaya le corps du père Charbel… Ayant attentivement examiné ce cadavre, j’ai remarqué que ses pores livraient passage à une matière comme la sueur… J’ai maintes fois recommencé le même examen à des époques différentes ; le phénomène a toujours été le même. "
Maintes fois, en effet, puisque ce suintement et cette incorruption du cadavre ont duré pendant plus de cinquante ans…
En 1927, le corps fut placé dans un cercueil de bois recouvert de zinc, isolé du sol, et la tombe minutieusement scellée dans un mur de la crypte.
En 1950, soit vingt-trois plus tard, ce même mur se mit à suinter un liquide rosé et visqueux… On fit rouvrir la sépulture : le liquide provenait du cercueil. L’enquête canonique commit trois médecins pour expertise qui observèrent que la " sueur de sang qui avait déjà été constaté depuis 1899 jusqu’en 1927 suintait toujours sans interruption de la même façon que lors de la précédente exhumation et, répandue sur tout le corps, avait imprégné les vêtements sacerdotaux. Une partie de la chasuble était pourrie, ainsi que le fond du cercueil de bois ; le fond du cercueil de zinc était fendu à l’endroit des pieds… "
C’est donc ce liquide qui, suintant dans ce cercueil fendu, avait fini par imprégner, goutte à goutte, le mur de la crypte. Les témoins de ce spectacle incroyable attestèrent aussi que le corps du père Charbel avait conservé toute sa souplesse. Mais l’histoire ne s’arrête pas là !
A nouveau, on replaça le corps dans un cercueil neuf, déposé dans un tombeau aux pierres cimentées. Comme les pèlerins commençaient à affluer, on accepta de le mettre dans une châsse qui permettait de le voir.
En 1952, soit cinquante-quatre ans après la mort du saint ermite, de nombreuses personnes ont pu observer que le corps était intact et qu’il suintait toujours cet étrange liquide. Parmi eux, le docteur Georges Choukrallah, qui examina trente-sept fois ce cadavre en dix-sept ans, écrit :
" Après avoir examiné maintes fois ce corps intact, j’ai été toujours étonné de son état de conservation et surtout de ce rougeâtre qui suinte. C’est un phénomène si unique qu’aucun médecin n’en a vu de semblable… "
Si le cas du père Charbel était unique, on serait peut-être en droit de rejeter tous ces témoignages malgré le sérieux des enquêtes canoniques.
Mais l’histoire des mystiques montre que bien d’autres cas d’incorruption sont attestés. Certains sont anciens, d’autres tout récents.
Hélène Renard, " Des prodiges et des hommes ", Philippe Lebaud Editeur.
Un article en anglais : Incorruptibility